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L’Indonésie présente sa future capitale au monde… et reporte sine die son inauguration

Cérémonie de lever du drapeau marquant le 79e jour de l'indépendance de l'Indonésie au palais présidentiel de la future capitale, Nusantara, sur l'île de Bornéo, le 17 août 2024.

Promesse tenue, du moins en apparence : c’est à Nusantara, future capitale du pays, que le président indonésien, Joko Widodo, a célébré le jour de l’indépendance indonésienne, samedi 17 août, comme il l’avait annoncé. Mais dans une version duplex, baptisée  » transition «  : son vice-président, Mar’uf Amin, officiait depuis le palais présidentiel de Jakarta. Seuls 1.300 invités ont été conviés, contre 8.000 initialement prévus, à Bornéo, où la capitale doit être déplacée, à 1.200 kilomètres de Jakarta. Les dignitaires étrangers et même les diplomates en poste à Jakarta avaient été prévenus dix jours à l’avance qu’ils ne feraient pas le déplacement. Le décret présidentiel transférant la capitale a été reporté sine die.

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Et pour cause : ce projet lancé en 2021 et devenu loi en 2022 a rencontré des retards. Le nouveau palais présidentiel, dont les immenses ailes métalliques dessinent la silhouette d’un Garuda, l’aigle mythique symbole de l’Indonésie, est certes construit – « Jokowi », comme on surnomme le président, y a passé plusieurs nuits début août. Mais les infrastructures de logements et les bureaux ne sont pas prêts. L’aéroport censé accueillir les dignitaires n’est pas terminé – les simples visiteurs arrivent toutefois via l’aéroport de la ville de Balikpapan, reliée à la future capitale par une autoroute achevée à 90 %.

Nusantara signifie « nation archipel », en référence à l’Indonésie et ses 17 000 îles. Au centre géographique du pays, sur la grande île de Bornéo, elle est destinée à favoriser, comme Brasilia (Brésil) ou Astana (Kazakhstan) avant elle, le rééquilibrage vers l’intérieur d’une nation de 288 millions d’habitants aux fortes disparités de population et de développement. Ses concepteurs, qui veulent en faire une capitale zéro carbone d’ici 2045, ont choisi un site largement inhabité, constitué de concessions d’arbres à papier et d’anciennes mines de charbon. Au total, 1,9 million d’habitants sont attendus en 2045, contre 11 millions aujourd’hui pour Jakarta, qui s’enfonce dans la mer.

« Monsieur Infrastructure »

Président proactif qui a fait des grands travaux la marque de fabrique de ses deux mandats, « Monsieur Infrastruktur », comme il est surnommé, avait « vendu » son projet favori en assurant que 80 % du financement, estimé à 29 milliards d’euros jusqu’en 2045, proviendrait du secteur privé. Or, alors qu’une poignée de groupes indonésiens ont eu l’ardente obligation de se mobiliser, les multinationales et les grands fonds d’investissement étrangers se font désirer.

L’État indonésien a dû payer 42 000 milliards de roupies (2,44 milliards d’euros) pour l’exercice en cours et à peu près la même somme l’année précédente. « La nouvelle capitale Nusantara est une toile sur laquelle nous pouvons dessiner l’avenira défendu Joko Widodo lors du premier et exceptionnel conseil des ministres tenu à Nusantara le 12 août. « Tous les pays n’ont pas la possibilité ou la capacité de construire une nouvelle capitale à partir de zéro. »Il a ajouté. Le président a également prévenu que l’installation prévue des 10 000 premiers fonctionnaires à Nusantara en septembre serait retardée. Il sera nécessaire « dix, quinze, vingt ans »cet homme fut rappelé en toute hâte, afin que la nouvelle capitale puisse prendre forme.

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Eleon Lass

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