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Alstom : Soulagée, la Bourse veut croire que le pire est désormais derrière Alstom

(BFM Bourse) – Les actions de l’équipementier ferroviaire progressent suite à la publication des résultats annuels et aux annonces du groupe sur son désendettement. L’absence de mauvaises surprises peut inciter les investisseurs qui pariaient sur une baisse du titre à dénouer leurs positions.

La publication d’Alstom était attendue avec une certaine nervosité par le marché ce mercredi. La réaction plutôt chaotique du constructeur de matériel ferroviaire à ses différentes annonces l’illustre bien.

Après une ouverture en baisse de 6%, le titre s’est retourné pour gagner plus de 9% quelques minutes plus tard. Vers 12h, le titre semblait se stabiliser autour d’une hausse de 3%.

Alstom a livré ses résultats pour l’exercice 2023-2024, clos fin mars, a annoncé ses perspectives pour l’exercice suivant, et a surtout dévoilé les détails de son plan de désendettement.

Sur le plan comptable, le groupe est parvenu à générer un cash-flow libre de 562 millions d’euros au second semestre, grâce notamment à une meilleure maîtrise des stocks et de la trésorerie. Cela lui a permis de réduire sa consommation de trésorerie à 557 millions d’euros sur l’ensemble de l’exercice, le groupe ayant brûlé plus de 1,1 milliard d’euros au premier semestre. Les analystes s’attendaient à une sortie de trésorerie plus prononcée sur l’ensemble de l’exercice, de 632 millions d’euros.

A 997 millions d’euros, le résultat opérationnel ajusté a légèrement dépassé les attentes (le consensus était à 988 millions d’euros).

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Une cote de crédit confirmée

Côté dette, Alstom a indiqué vouloir libérer 700 millions d’euros via des cessions d’actifs déjà réalisées ou déjà en cours, comme la cession de certaines activités de signalisation en Amérique du Nord. Le directeur financier, Bernard Delpit, a toutefois indiqué aux analystes qu’Alstom n’excluait pas de céder d’autres actifs, en complément des cessions contenues dans ce plan de désendettement.

Le groupe prévoit également de lever 750 millions d’euros via l’émission de dette hybride, un instrument financier à mi-chemin entre actions et obligations, avec un coût plus élevé qu’un emprunt obligataire classique (6,5% à 7% contre 4,5% pour la dette à court terme). mais une maturité plus longue voire perpétuelle. Enfin, Alstom compte débloquer 1 milliard d’euros via une augmentation de capital qui sera finalisée d’ici fin septembre.

Ce plan devrait permettre à Alstom de maintenir sa notation de crédit « Baa3 » auprès de l’agence de notation Moody’s, libérant ainsi 2,4 milliards d’euros avec un impact de 2 milliards sur la réduction de la dette (cela est dû au fait que Moody’s ne considère que l’obligation hybride comme une obligation hybride) capital). L’agence a également confirmé cette note de crédit dans un communiqué ce mercredi et précisé qu’elle « stabiliserait » la perspective de cette note, c’est-à-dire qu’elle la ferait passer de « négative » à « stable », lorsque le groupe aura finalisé son augmentation de capital et son émission de dette hybride.

Ce qui revêt une importance cruciale pour Alstom. « La notation (la cote de crédit, NDLR) est essentielle en général », a expliqué le PDG Henri Poupart-Lafarge aux journalistes. Il s’agit à la fois d’obtenir des coûts de financement moindres sur le marché mais aussi d’avoir plus de « disponibilité de garanties », ces garanties étant exigées par les partenaires dans le cadre des contrats commerciaux.

« Pas de mauvaises surprises »

Au final, « il n’y a pas de mauvaises surprises », résume un intermédiaire financier qui juge que « le marché a peut-être le sentiment que le pire est passé ».

Deutsche Bank écrit de son côté qu’il s’agit d’un « clearing event », c’est-à-dire un événement qui permet de remettre les choses à la normale et donc d’avancer ensuite. La banque écrit que « tant les perspectives que le plan de réduction de la dette semblent conformes aux attentes du marché ». Elle s’attend à ce que « le short squeeze (des « shorts » dénouant leurs positions, NDLR) se poursuive ».

Les « shorts » sont des investisseurs qui avaient décidé de parier sur une baisse du titre en le vendant à découvert (c’est-à-dire en vendant le titre sans le détenir mais en l’empruntant via un marché dédié) et qui peuvent décider, suite à cette publication, de clôturer leur action. position, jugeant que la mauvaise nouvelle est passée. Ce qui peut contribuer à la hausse du titre.

« Nous nous attendons à une réaction neutre du cours de bourse suite aux annonces de ce mercredi car les mesures de renforcement du bilan sont globalement conformes aux attentes », a déclaré Morgan Stanley, dans une note publiée avant l’ouverture de la marche.

La direction a peut-être aussi rassuré avec sa présentation assez dense. Bernard Delpit, le directeur financier, a notamment exposé les actions entreprises et les progrès réalisés pour améliorer le contrôle d’Alstom sur sa trésorerie.

Les stocks ainsi que les retards des projets ont été considérablement réduits. En octobre, le groupe a également mis en place un « cash cockpit » qui fait le lien entre les équipes opérationnelles et financières. Une prévision des besoins de trésorerie sur trois mois actualisée chaque mois est par ailleurs désormais réalisée par les régions du groupe pour éviter les surstocks, a indiqué le directeur financier.

La génération de cash reste le paramètre financier le plus surveillé par le marché. Alstom prévoit de générer entre 300 millions et 500 millions d’euros de cash-flow pour l’exercice 2024-2025, clos en mars prochain. Sur le seul premier semestre, le groupe va brûler entre 300 millions et 500 millions d’euros, a-t-il prévenu.

Julien Marion – ©2024 BFM Bourse

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Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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