L’Inde sous le choc après le meurtre d’une femme, une interne hospitalière de garde de nuit
Des milliers de manifestants protestent depuis plusieurs jours contre le meurtre d’une interne en médecine sur son lieu de travail il y a une semaine. L’autopsie a révélé des traces de viol. Un homme a été arrêté mais la famille soupçonne un viol collectif.
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En Inde, une femme de 31 ans a été violée et assassinée, Vendredi 9 août, Elle a été retrouvée morte sur son lieu de travail, dans un hôpital de Calcutta. Elle a été retrouvée avec des blessures sur tout le corps dans une salle de réunion, où elle essayait probablement de faire une pause. Elle était en service depuis 36 heures. L’autopsie a également révélé qu’elle avait été violée.
Mais la manière dont cette affaire a été traitée est aussi révélatrice des maux de la société indienne. D’ailleurs, des manifestations ont eu lieu tôt ce matin en Inde, à Calcutta et ailleurs, pour crier le sentiment d’abandon et d’indifférence trop souvent ressenti face aux violences faites aux femmes. Des milliers de personnes, notamment des femmes, ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Pendez le violeur », « Sauvez les femmes », « Nous voulons la justice » ou encore « Reprenez la nuit ». Les médecins de l’hôpital ont également participé. Et jeudi 15 août au matin, le Premier ministre Narendra Modi a réclamé des peines plus lourdes pour les agresseurs de femmes et des enquêtes plus rapides.
En effet, de nombreuses questions entourent l’enquête depuis le meurtre. La première concerne le corps de la jeune femme, retrouvé manifestement abîmé. « La police, fidèle à son caractère, comme le reconnaîtraient de nombreux habitants de Calcutta,écrit le Télégraphe Inde, « La Cour a jugé approprié d’ouvrir une enquête pour meurtre seulement après que les parents se soient plaints. » Jusque là, la théorie du suicide circulait !
Un homme a été arrêté, un bénévole qui travaillait à l’hôpital. Mais pour la famille, et l’autopsie va aussi finalement dans ce sens, il y a eu un viol collectif. Alors qui d’autre était là ? La direction de l’hôpital, la police, cherchaient-elles à protéger les hommes en particulier ? La méfiance et la suspicion règnent dans le pays, et le commissaire Goyal, de la police locale, accuse la presse de mener une enquête « campagne malveillante » : « Je vous le dis du fond du cœur, nous n’avons cherché à protéger personneil a dit, Nous sommes une force responsable, nous ne pouvons pas détruire des preuves comme ça.
Nous n’avons jamais dit qu’il n’y avait qu’un seul coupable, nous avons dit que nous attendions les preuves scientifiques. Nous avons fait ce qui était juste.
Le commissaire Goyal de la police locale avant d’être démis de l’enquêteX
A cause du scandale, l’enquête lui a été retirée au profit de la police fédérale. Ce n’est pas la première fois que la police en Inde est accusée de corruption, de dissimulation de preuves dans ce type d’affaires. Et des femmes témoignent régulièrement pour dire que lorsqu’elles se rendent dans un commissariat pour déposer une plainte pour viol, elles sont découragées par la police.
En 2012, le viol et le meurtre d’une jeune femme dans un bus de New Delhi avaient déjà déclenché d’immenses manifestations. Et sous la pression, les autorités avaient concédé la promulgation de nouvelles lois : peine de mort pour les récidivistes, et prison pour les policiers refusant d’enregistrer les plaintes.
En Inde, en 2022, près de 90 viols en moyenne ont été signalés chaque jour.