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L’incroyable triptyque de la gagnante néerlandaise Sifan Hassan

La Néerlandaise Sifan Hassan aux Invalides, après avoir remporté le matahon aux Jeux de Paris, le 11 août 2024.

Parti de l’Hôtel de Ville de Paris, siège de la Commune en 1871, et suivant le parcours des femmes qui, en octobre 1789, se rendirent à Versailles pour ramener le roi et sa famille à Paris, le marathon féminin des Jeux olympiques aura accouché, dimanche 11 août, d’un crime de lèse-majesté. Dans le cadre sublime de l’arrivée, au pied du dôme des Invalides, la Néerlandaise d’origine éthiopienne Sifan Hassan a déposé à l’arrivée la favorite éthiopienne Tigist Assefa, avec un nouveau record olympique (2 h 22 min 55 s). La Kényane Hellen Obiri a terminé troisième.

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Ce titre s’ajoute à deux médailles de bronze, sur 5 000 m et 10 000 m, et intervient au terme de sa quatrième course. Avant ce marathon, elle avait déjà débuté une série de 5 000 m le 2 août, la finale de ce même 5 000 m le 5 août, puis la finale du 10 000 m le 9 août. Lors de la précédente édition des Jeux olympiques, à Tokyo en 2021, elle s’était déjà alignée sur trois distances, se parant de l’or sur 5 000 et 10 000 m, du bronze sur 1 500 m. « C’était difficile du début à la fin, a assuré le champion, dimanche après la course. À chaque étape du parcours, je me demandais : « Pourquoi as-tu couru le 5 000 et le 10 000 ? Pourquoi fais-tu ça ? Qu’est-ce qui ne va pas chez toi ? »

La performance parisienne doit donc être saluée comme l’exploit de ces Jeux en athlétisme. Elle doit être célébrée sans retenue, à l’image des supporters néerlandais massés dans les tribunes baignées de soleil. Si la carrière de la championne n’a pas été entachée d’une ombre permanente : Sifan Hassan fait l’objet de soupçons depuis que son entraîneur, l’Américain Alberto Salazar, a été suspendu quatre ans pour incitation au dopage en 2019. A la tête de l’Oregon Project, une structure de haut niveau financée par Nike – dont l’athlète était membre –, le gourou était déjà aux côtés du Britannique Mo Farah, devenu Sir après quatre titres olympiques remportés à Londres et Rio.

Record olympique battu

Sifan Hassan, 31 ans, n’a jamais été condamnée pour tricherie, n’a jamais été testée positive. Mais il suffisait d’observer la soupe de grimaces des battements du jour, d’écouter dans les langues qu’on maîtrisait plus ou moins les évasions des coureurs interrogés sur cette performance, saluant le vainqueur avec un brin de réticence, pour ressentir le malaise. « Je suis très heureux pour elle, a déclaré, lapidairement, Mekdes Woldu, la Française d’origine érythréenne, qui a terminé vingtième. C’est dur. » Dans cette fraternité marathonienne, où l’expérience partagée de la douleur encourage la sororité, les hommages furent minimes. Onze athlètes sur quatre-vingt-onze, pourtant surentraînées, abandonnèrent.

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Cammile Bussière

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