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L’incertitude politique a eu un impact négatif « fort » sur 51 % des PME et TPE


Depuis la dissolution, les inquiétudes des patrons pèsent sur les embauches et les investissements.

Les propriétaires de PME/TPE traversent une période difficile. Plus de la moitié (51 %) des dirigeants de PME/TPE estiment que le climat d’incertitude politique depuis la dissolution a eu un impact négatif « fort » sur leur activité, selon le baromètre trimestriel publié mardi par Bpifrance Le Lab et Rexecode. A cela s’ajoutent 34% de ces patrons qui décrivent un impact « modéré »seulement 18% n’ayant aucun impact spécifique.

Ces 3.642 personnes ont été interrogées du 22 août au 3 septembre, au plus fort des deux mois d’attente, entre les élections législatives anticipées et la nomination de Michel Barnier à Matignon le 5 septembre. Ainsi, respectivement 44 et 51 % de ceux qui avaient des projets d’investissement ou d’embauche les ont maintenus malgré l’incertitude politique. Mais 36 et 28 % les ont reportés et 20 et 21 % les ont annulés. A titre de comparaison, note l’étude, « ces proportions sont proches » de ceux constatés à l’automne 2020 avant le deuxième confinement lié au Covid.

« Nous ne sommes pas surpris par l’existence de ce choc d’incertitude, mais plutôt par son ampleur »Philippe Mutricy, directeur des études de Bpifrance, a déclaré à l’AFP : « tout en précisant que cela pourrait s’inverser très rapidement, en fonction de facteurs politiques qui échappent encore à notre contrôle »L’économiste rappelle ainsi que le marasme de la fin 2020 a été suivi par « un boom de croissance » dès que le vaccin a été connu début 2021. Il constate également que les indicateurs concernant les PME/TPE étaient en baisse depuis plusieurs trimestres, bien avant la séquence politique de l’été.

Un impact sur l’investissement

L’investissement en particulier avait déjà commencé à reculer. Dans l’enquête publiée mardi, la part des dirigeants de PME/TPE prévoyant d’investir dans l’année (46%) perd quatre points par rapport au trimestre précédent et onze par rapport au troisième trimestre 2023. La balance entre ceux qui veulent augmenter leurs dépenses d’investissement et ceux qui veulent les réduire penche clairement du côté de ces derniers, à -15 : soit -5 points par rapport au deuxième trimestre, et un plus bas historique hors 2020.

Les investissements à motivation environnementale souffrent : ils sont cités par 36% des patrons de PME/TPE, soit -5 points depuis mai, et -11 depuis février. L’insuffisance du niveau de la demande rejoint désormais la difficulté à recruter comme le problème numéro un de ces entreprises. M. Mutricy voit cependant deux « bonnes nouvelles » Dans l’étude : les salaires devraient augmenter plus rapidement que les prix et la désinflation se poursuit.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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