Divertissement

« Limonov, la ballade » de Kirill Serebrennikov, un portrait consumé par les mythes – Libération

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Le cinéaste adapte le livre d’Emmanuel Carrère et filme sans trop de distance les délires mégalomanes de l’auteur russe, en se concentrant sur les années de perte à New York et en passant un peu vite au déclin politique.

« Mon conseil : chouchoutez votre mégalomanie ! » s’est insurgé Edouard Limonov dans un vibrant petit opus écrit en prison, le Livre de l’Eau. Il a su le faire lui-même, qui, porté par une foi inébranlable en son propre mythe, est devenu l’hagiographe d’une existence décrivant des boucles esthético-politiques vertigineuses dans les dernières décennies du XXe siècle. Né Eduard Savenko en 1943 à Dzerjinsk, il fut voyou à Kharkiv, poète à Moscou, bohème aigri à New York puis chouchou littéraire de tout Paris, avant d’adorer Milosevic et de se battre à Sarajevo (grosse gueule de bois pour les intellectuels français) pour enfin participation à la création du sympathique Parti national bolchevique en Russie, qui a fait campagne pour la création d’un grand empire eurasien et a applaudi l’annexion de la Crimée. De l’or en barre pour le romancier Emmanuel Carrère, qui a écrit en 2011 le livre qui porte son nom, mais plus encore pour le cinéaste Kirill Serebrennikov, qui n’aime rien tant que les grandes sagas sentant le soufre et l’âme russe où il donne libre cours à son amour de la pyrotechnie, du rock’n’roll et des corps anguleux.

Icône punk décharnée

Limousine

Malagigi Boutot

A final year student studying sports and local and world sports news and a good supporter of all sports and Olympic activities and events.
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