L’immobilier à Lyon. Des chiffres alarmants : « Nous n’avons jamais connu une crise aussi violente »
Par
Anthony Soudani
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« Nous pouvons dire que nous sommes sûrs une crise du logement sans précédent. » Pascal Pancrazio, président de la Fédération nationale de l’immobilier du Rhône (FNAIM), ne mâche pas ses mots en présentant les chiffres clés à la presse, mercredi 29 mai 2024 à Lyon.
Ventes qui s’effondrent, marché coincé avec des tarifs qui ont grimpé en flèche en 2023, marché du neuf en berne… les résultats dressés sont sans appel. La situation pourrait toutefois s’améliorer en 2025.
Le nombre de ventes de logements s’effondre
« Nous n’avons jamais connu une crise aussi violente avec une hausse brutale des taux. Ils ont quadruplé. Nous n’avons jamais vécu cela dans l’histoire de l’immobilier », déclare Loïc Cantin, président de la Fédération Nationale de l’Immobilier (FNAIM). Dans le Rhône et à Lyon, les chiffres parlent d’eux-mêmes.
Dans le Rhône, le nombre de ventes de logements a augmenté a chuté de 22,20% dans un an (entre fin février 2023 et fin février 2024). Seulement 20 886 logements ont été vendus durant cette période. A Lyon, les ventes se sont élevées à 6 223 et à Villeurbanne 2 114. Et les prix ne cessent de baisser.
Les prix baissent encore à Lyon et Villeurbanne
A Lyon, le prix au m² est de 4 492 euros au 1er mai 2024. Cette dernière a baissé de 1,8% sur les trois derniers mois et de 7,1% sur un an. Par rapport au 1er mai 2022, le prix du m² à Lyon a baissé de 10,8%.
À Villeurbanne, la baisse des prix est encore plus importante. Le prix au m² avoisine les 3 600 euros au 1er mai 2024 avec une baisse de 2,7% sur les trois derniers mois et de 7,9% sur l’année.
Dans le Rhône, le prix du m² baisse également sur un an (-5,6%) et dépasse tout juste les 3 600 euros.
Nouveaux chiffres dans le Rhône : un marché en berne
Le nombre de logements neufs disponibles a augmenté de 17,3 % en un an dans le Rhône. Il est passé de 3 152 en avril 2023 à 3 692 en avril 2024.
La baisse de la demande entraîne donc une baisse des prix au m² de réservations. Il passe de 5.461 euros en avril 2023 à 5.108 euros en avril 2024 (-6,46%).
Une autre donnée importante montre que le marché du neuf est en berne : la baisse de 31,47% du nombre de réservations nettes. De janvier à avril 2023, 734 réservations ont été effectuées contre 503 entre janvier et avril 2024.
Une baisse comprise entre 6 et 8 % d’ici janvier 2025
La chute libre des prix de l’immobilier va-t-elle se poursuivre en 2024 ? Oui, selon Loïc Cantin. « Nous prévoyons une baisse comprise entre 6 et 8 % d’ici janvier 2025, puis elle devrait se stabiliser. Je suis optimiste quant à la reprise du marché. »
Il ajoute : « Il y a eu trois trimestres consécutifs de baisse des prix, ce qui est bénéfique pour l’accès à l’immobilier. »
Les taux bancaires vont baisser
Mais alors, pourquoi le marché ne reprend-il pas déjà ? Les taux d’escompte et l’avidité des vendeurs face aux acheteurs désormais en position de force expliquent en partie la situation.
» Aujourd’hui, on est plutôt à un taux de 3,70% seulement 4%», explique Kathie Werquin-Wattebled, présidente régionale de la Banque de France. « Le 6 juin, les taux baisseront encore », a-t-elle annoncé.
« 2024 sera encore difficile et ça recommencera en 2025 »
Et du côté des vendeurs, sont-ils prêts à baisser leurs prix et à les ramener au niveau du marché ? « Dès qu’un propriétaire rêve, les délais s’allongent de six mois ou d’un an et demi. J’ai récemment vendu un bien initialement mis sur le marché pour 955 000 euros. Il a été signé pour 805 000 euros », précise Deanna Nociar, vice-présidente des transactions.
« Les acheteurs sont devenus exigeants. C’est un ajustement qui est nécessaire», ajoute-t-elle. En conclusion, selon la FNAIM du Rhône : « 2024, ça sera encore difficile et ça recommencera en 2025. »
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