Lilian Thuram sur le RN : « J’ai toujours dit à mes enfants « On ne collabore pas avec la haine » »
Invité de France Inter 13/14, Lilian Thuram a évoqué les élections législatives dont le premier tour a lieu dimanche, prenant position face au Rassemblement national : « Les gens qui ont en eux cette violence l’expriment librement aujourd’hui et c’est extrêmement dangereux. Imaginez demain quand ils seront au pouvoir… Il faut prendre les choses au sérieux. Malheureusement depuis des années nous avons nié le racisme du Front National. (ancien nom de la RN). Le FN est un parti où règne une haine anti-musulmane extrêmement profonde. »
Le champion du monde 1998 a également évoqué l’influence des médias et des hommes politiques sur la banalisation du discours raciste : « Il y a le rôle de certains médias qui normalisent le discours raciste. Il y a aussi celui de certains politiques qui légitiment le discours du Front national. C’est ça la réalité. On se demande comment il est possible de vivre dans un pays où les gens vont être violents en fonction de leurs origines ou de leur couleur de peau. »
Il n’en a pas parlé avec Marcus
L’ancien joueur de l’équipe de France est également revenu sur la position de son fils Marcus qui avait également pris position contre le parti d’extrême droite, alors qu’il est actuellement à l’Euro : « Je n’en ai pas parlé avec lui. Mais c’est le résultat d’une éducation. J’ai toujours essayé d’éduquer mes deux garçons sur le fait qu’il faut prendre soin des autres, les respecter. On ne peut pas être indifférent. » Je ne suis pas musulman, mais je peux dire ouvertement qu’il y a un racisme anti-musulman très puissant de la part du FN et c’est exactement la même chose. J’ai des discours extrêmement homophobes. j’ai toujours dit à mes enfants « nous ne collaborons pas avec la haine »
Il a également cité une phrase d’Albert Einstein pour illustrer son propos : « Albert Einstein a écrit une phrase qui dit que « le monde va mal non pas à cause de ceux qui font le mal, mais à cause de ceux qui le laissent faire et regardent ». L’idée n’est pas de regarder, de ne pas se taire, de ne pas faire comme si on ne savait pas. »