La présidente de la région, Valérie Pécresse, a dénigré un projet « dont l’impact écologique et économique serait désastreux pour les communes traversées, notamment dans les Yvelines ».
La région Île-de-France a adopté mercredi une motion pour demander à l’État d’abandonner le projet de la Nouvelle Ligne Paris Normandie (LNPN), une nouvelle ligne ferroviaire censée réduire les temps de trajet entre la capitale et plusieurs villes normandes. La présidente de la région Valérie Pécresse a dénigré un projet « dont l’impact écologique et économique serait désastreux pour les communes traversées, notamment dans les Yvelines ».
Selon la motion adoptée par les élus régionaux, « Cette ligne nécessite l’artificialisation de centaines d’hectares de terres agricoles qui comptent parmi les meilleures de France »Le projet, estimé à 11,5 milliards d’euros par la région, est également un « aberration économique » Et « détruira ou endommagera les ressources en eau et les espaces naturels essentiels à la protection de la biodiversité »Valérie Pécresse avait posé trois conditions pour apporter son soutien, notamment financier, au projet : le maintien de l’arrêt des trains de Normandie à Mantois, une extension du tronçon souterrain dans les Yvelines et « que le service de fret ne se fasse pas au détriment des passagers ». Toutes ces conditions « ont été refusées par l’État et la région Normandie »c’est écrit dans la motion.
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« Projet d’intérêt national » selon Normandie
La décision de la région Île-de-France a suscité la colère de la région Normandie et de plusieurs grandes agglomérations (Rouen, Le Havre, Caen et Cherbourg) qui ont évoqué dans un communiqué commun « un projet d’intérêt national ». « Valérie Pécresse oublie que le projet a été annoncé par Nicolas Sarkozy en 2009, et qu’il a donc été mené avec détermination par un gouvernement dont elle faisait partie. »ont déclaré les communautés de Normandie. En outre, « Les partenaires du projet, dont sa région, ont consacré plus de 100 millions d’euros à ce jour » aux études, peut-on lire dans le communiqué.
« Un projet d’intérêt national ne peut pas être soumis à une opposition locale »écrivent la région et les villes de Normandie, appelant l’État à soutenir la LNPN. Le projet, qui remonte à 2009, a déjà franchi plusieurs étapes clés. Une première phase d’étude a été menée entre 2014 et 2017, et l’État a réaffirmé « son caractère prioritaire » et fixer une feuille de route en 2020, selon le site de SNCF Réseau présentant l’infrastructure.
La ligne devrait relier Paris à Rouen en moins d’une heure (contre 1 heure 20 actuellement) ou Paris au Havre en 1 heure 45 (contre 2 heures 05). Le projet – qui vise également à désengorger les lignes ferroviaires autour de Paris – consiste à développer le réseau existant, complété par la construction de nouveaux tronçons sur certains tronçons, dont la construction est prévue à l’horizon 2035-2040.
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