Ligue féminine. TGB : un derby et une victoire en forme d’exutoire contre Basket Landes (72-67)

Ligue féminine (17e journée). Dans un Quai de l’Adour en ébullition, les Tarbaises, portées par le duo Carla Leite et Isabelle Yacoubou, sont parvenues à arracher une belle victoire en fin de prolongation face à la voisine Basket Landes (72-67).
La promesse d’un derby haletant a été tenue. Et avec la victoire au bout, le TGB ne peut que savourer son succès durement acquis après prolongation. Enfin, les Tarbaises ont réussi à remporter un match face à une équipe mieux classée. Le tout dans une ambiance de folie. Ou comment les supporters du Basket Landes ont réussi à mettre le feu à une salle trop souvent morose, et entraîné avec eux tout le public tarbais pour cette douce ivresse collective.
« Quelle fête ! Le Quai, ça devrait être comme ça à tous les matchs, sourit François Gomez, entraîneur des Violettes. Alors pour Basket Landes, c’est normal parce qu’ils ont ce genre d’ambiance à chaque rencontre mais on en sait moins. magique. »
Magique, aussi et surtout, car la pièce est cette fois tombée du bon côté pour les Bigourdanes. Et dire que Kendra Chery ou Marie-Eve Paget ont eu les balles de match pour éteindre le Quai à quelques secondes de la fin des 40 minutes.
Un vrai combat
Mais plus que sur ces deux tentatives, c’est bel et bien sur l’ensemble de la partie que Basket Landes a échoué, plombé par un manque d’adresse alors que Céline Dumerc et ses partenaires ont pris 19 coups de plus que leurs hôtes. Les Landaises avaient pourtant bien fait le travail en première période, notamment dans un deuxième quart-temps très haché aux allures de concours de lancers francs où le TGB a été parfaitement muselé en n’inscrivant que 8 points. De quoi mettre les Landaises en bonne position avant de négocier la seconde mi-temps (29-38, MT). « Oui, mais on savait que le TGB a cette habitude de rester dans la course jusqu’au bout, et ce n’est pas avec +9 qu’on peut respirer », tempère Julie Barennes, la coach des Landes.
Leite et Yacoubou : le duo infernal
A défaut de mettre en place un jeu collectif fluide, le TGB a appuyé sur ses atouts tout l’après-midi. Ce dimanche, elles s’appelaient Carla Leite (26 points, meilleure buteuse du match) et Isabelle Yacoubou (20 points, 16 rebonds), chacune dans son registre. Le duo a porté son équipe, qui a pu compter sur quelques relais ponctuels de Marie-Paule Foppossi et Clémentine Samson dans les moments clés de la fin de rencontre. « L’agressivité de Basket Landes nous a mis sens dessus dessous dès le départ, reconnaît François Gomez. On a vu des individus mais pas un vrai collectif et j’ai demandé, ce que je fais rarement, de jouer sur certains joueurs à tour de rôle. Disons qu’il y avait tous les ingrédients pour un derby, oui, mais pour un bon match de basket, non. » Quand la victoire est au rendez-vous, la voie passe au second plan.
Malgré moins de rotations, le TGB a terminé bien plus fort pour remporter la mise en prolongation, tracté par son capitaine intérieur et toujours avec une Carla Leite absolument intenable tandis que Kristen Mann semblait bien trop seule pour tenir le rythme (72-67, score final).
Cette victoire, dans un contexte toujours préoccupant économiquement pour le TGB, ouvre de belles perspectives aux Tarbaises à cinq journées de la fin de la saison régulière alors que le Basket Landes replonge dans ses doutes. C’est peut-être bien plus qu’un succès que les Violettes ont obtenu ce dimanche dans la course aux play-offs. C’est aux Tarbaises de surfer davantage sur cette vague.
Carla Leite était l’arme offensive n°1 du TGB avec 26 points marqués.
Carla, le spectacle Leite !
Présent au Quai de l’Adour pour encadrer les joueurs du groupe France (Fauthoux, Paget, Chery, Tadic, Pardon, voire Isabelle Yacoubou), l’entraîneur Jean-Aimé Toupane ne pouvait pas manquer la prestation XXL de Carla. Leite.
A 18 ans, cette dernière monte en puissance depuis plusieurs semaines déjà et ce dimanche après-midi, elle a tout simplement crevé l’écran dans un match pressing.
Déjà à 11 points pour 4 fautes causées en fin de premier quart-temps, la Varoise a terminé meilleure buteuse de la rencontre (26 unités) pour sa performance la plus aboutie jusqu’ici en Ligue féminine, qu’elle découvre cette saison. . « Je pense que le coach n’a vu qu’elle, raconte François Gomez. Cette semaine, je lui ai dit de la regarder quand il viendrait nous rendre visite, mais ce n’était pas la peine, elle est venue à lui ! »
« Une vraie psychologie du haut niveau »
Célébrée comme il se doit dans le vestiaire de Tarbes après la rencontre avec une bonne douche offerte par ses coéquipières qui l’ont douchée copieusement, Carla Leite reste assez détachée de sa performance. « Je me sentais bien avant le match, j’ai bien commencé et la confiance a suivi, raconte-t-elle. Lorsque les enjeux sont plus élevés, vous voulez être plus présent et il y a plus d’adrénaline. »
« Les adversaires commencent à se connaître, c’est un vrai talent, une vraie psychologie du haut niveau, ajoute François Gomez. Elle est faite pour aller très haut et très vite car elle sait exactement ce qu’elle veut. » Et l’équipe de France cet été pour l’Euro ? « Je n’avais même pas en tête que le coach était présent au match, réplique Carla Leite. J’étais juste concentré sur ma performance et si l’opportunité pour les Bleues se présente, ce sera bien pour moi. »