L’IFF, l’arme secrète du RN pour soulager les riches propriétaires
Barthélémy Philippe / Crédits photos : PHILIPPE HUGUEN / AFP
En cas de victoire aux législatives, le Rassemblement national promet de transformer l’actuel impôt sur la fortune immobilière (IFI) en un impôt sur la fortune financière (IFF). Qu’est-ce que cela va changer concrètement ?
S’il arrive au pouvoir, le Rassemblement national (RN) ne rétablira pas l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF), supprimé par Emmanuel Macron en 2018. Le parti de Jordan Bardella veut transformer l’actuel impôt sur la fortune immobilière (IFI) qui a rapporté deux milliards euros l’an dernier, en impôt sur la fortune financière (IFF). Ce qui implique de déplacer la cible vers les actifs financiers plutôt que vers l’immobilier. Si le RN remporte les élections, à quoi ressemblera cette nouvelle taxe ? On fait le point.
Avec l’IFF, les actifs financiers seraient ciblés
Pour construire son IFF, le Rassemblement national conservera l’échelle et le seuil de l’IFI, qui vise les patrimoines immobiliers supérieurs à 1,3 million d’euros, soit moins de 1% des ménages.
Ce qui changerait avec le FIF, c’est la cible. La résidence principale et le patrimoine professionnel seraient exclus du champ d’application de la taxe. En revanche, les actifs financiers comme les actions seraient ciblés. Une mesure de patriotisme économique, estime le député Jean-Philippe Tanguy, député RN : « L’IFI frappe ceux qui ont choisi d’investir sur le territoire français et blanchit ceux qui ont une fortune financière, pas forcément investie sur le territoire national. Nous avons voulu inverser la logique ». , encourager les comportements d’investissement vertueux dans l’économie réelle plutôt que la spéculation. »
Une mesure qui « découragerait les investissements », estime un économiste
Pour l’économiste Anne-Sophie Alsif, l’IFF sera contre-productif. « Dès que vous avez une action, vous avez toujours une entité, une entreprise derrière. Qui sera pénalisé ? Ce sont souvent des petites et moyennes entreprises, car très peu d’épargne est consacrée au financement de ce type d’entreprise, en faisant cela. » , vous découragerez les investissements… », dit-elle.
L’Institut Montaigne estime le rendement potentiel de cet IFF entre 3 et 4,5 milliards d’euros par an. Un peu plus que l’IFI actuel qui rapporte environ deux milliards d’euros par an, mais moins que l’ISF dont le rendement a parfois dépassé la barre des cinq milliards d’euros.