Liban : le Hezbollah vise Tel-Aviv, Netanyahu présume d’une « guerre »
Israël, envoyé spécial.
Cela faisait longtemps que les sirènes n’avaient pas retenti à Tel-Aviv. Aux premières heures du mercredi 25 septembre, l’alerte a poussé les habitants de la plus grande ville du pays à se réfugier dans des abris. Mais pour la première fois, le danger signalé venait du nord et non du sud.
Dans un communiqué, le Hezbollah a affirmé avoir tiré un missile sur le siège du Mossad à Glilot, près de Tel-Aviv, « responsable de l’assassinat de dirigeants et de l’explosion de téléavertisseurs et de talkies-walkies »L’armée israélienne affirme avoir intercepté le missile, détecté la zone d’où il a été tiré – à Nafakhiyeh, au Liban – et l’avoir bombardé.
Une première dans l’histoire des tensions entre Israël et le Hezbollah
Cette première majeure dans l’histoire des tensions entre Israël et le Hezbollah intervient quelques heures seulement après de nouvelles frappes de l’armée israélienne dans le sud du Liban pour le troisième jour consécutif, s’ajoutant à un bilan déjà dévastateur avec des centaines de civils tués, dont des enfants. Les bombardements se sont poursuivis après l’interception du missile lancé par le Hezbollah.
Benjamin Netanyahu a décidé de retarder d’un jour son départ pour New York (il devait assister à l’Assemblée générale de l’ONU) et devait tenir hier soir une réunion du cabinet de sécurité. Dans un communiqué officiel, le Premier ministre israélien a employé le mot « guerre » mais a assuré qu’il s’agissait du Hezbollah et non du Liban.
Un discours militaire en boucle sur les chaînes de télévision
C’est le même message qui est diffusé en boucle, explicitement ou implicitement, par les chaînes de télévision hébraïques. Elles diffusent toutes en direct les points de presse de Daniel Hagari, porte-parole de l’armée israélienne (Israel Defense Forces – Tsahal), et reprennent, sans distance, le langage du gouvernement.
Le Hezbollah représente une « menace existentielle ! » pour Israël, scande le communicant en kaki. Une affirmation que personne sur le plateau ne conteste, ni les journalistes, ni les consultants. Quelle que soit la chaîne, il y a toujours un soldat pour assurer le service après-vente.
C’est dans cette ambiance nationaliste et militarisée que baigne une population, encore en convalescence après les attaques du Hamas, le 7 octobre 2023, et frustrée par l’absence d’un accord qui permettrait la libération des otages toujours détenus par l’organisation islamiste. De Haïfa à Jérusalem, les téléspectateurs n’ont guère accès, voire pas du tout, à d’autres déclarations que celles de la coalition au pouvoir.
Le début d’une « phase différente » qui suggère une opération terrestre
Comme celui des chefs de la diplomatie égyptienne, irakienne et jordanienne : « Les ministres ont condamné l’agression israélienne contre le Liban, assurant qu’Israël pousse la région vers une guerre ouverte. »
Gaza a quasiment disparu du radar médiatique, désormais saturé par le Hezbollah, mais la peur est entretenue. Critiqué pour le fiasco sécuritaire du 7 octobre 2023 et tenu par une partie de l’opinion publique pour responsable de l’absence d’accord sur la libération des otages, le Premier ministre en exercice sait que sa position ne sera pas menacée tant que le sentiment d’un état de guerre permanent dominera dans le pays.
Quitte à jouer à la roulette russe pour un embrasement régional… Hier, l’armée a annoncé la mobilisation de deux brigades de réserve (environ 15 000 hommes). Dans le même temps, le général Ori Gordin, commandant de la zone nord, a estimé que l’affrontement était entré « dans une phase différente » et que l’armée devait se préparer à une « manœuvre » ce qui pourrait être similaire à une opération terrestre.
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