L'IA ne menace pas la créativité musicale, bien au contraire, assure le patron de BandLab
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L’IA ne menace pas la créativité musicale, bien au contraire, assure le patron de BandLab

L’IA ne menace pas la créativité musicale, bien au contraire, assure le patron de BandLab

Les musiciens du monde entier craignent que l’intelligence artificielle (IA) menace la créativité humaine et leurs revenus, mais ils ont tort, affirme le PDG de la plateforme de musique gratuite BandLab à Singapour, pour qui l’IA stimule la création sans la remplacer.

Basée à Singapour, BandLab, plateforme de création et de partage de musique numérique, compte plus de 100 millions d’utilisateurs. Elle a récemment rejoint SongStarter, un outil de création utilisant l’intelligence artificielle (IA) pour la création de chansons, proposant une recherche de genre, de tonalité, de rythme et de paroles.

Les logiciels « ne s’appelle pas SongFinisher (littéralement +Terminer une chanson+, ndlr) mais SongStarter (+Démarrer une chanson+) »souligne dans un entretien à l’AFP Meng Ru Kwok, 35 ans, fondatrice et PDG de BandLab.

« Il ne s’agit pas de remplacer la créativité des gens… (par) une approche de distributeur automatique où vous appuyez sur un bouton magique et une chanson sort. », « encore faut-il utiliser sa créativité humaine pour construire dessus, pour en faire quelque chose »il ajoute.

M. Meng est également propriétaire depuis 2019, avec son groupe Caldecott Music, du magazine musical et site Internet britannique NME, de New Musical Express (NME) et de Swee Lee, l’un des principaux revendeurs d’instruments de musique en Asie.

Les partisans d’applications telles que BandLab affirment qu’elles ont révolutionné l’industrie musicale en permettant aux artistes d’être leurs propres producteurs et en permettant la sortie d’enregistrements bon marché.

Singapour : l'IA ne menace pas la créativité musicale, bien au contraire, assure le patron de BandLab

De nombreux musiciens craignent que l’IA ne soit utilisée pour reproduire des voix et des sons, et qu’il devienne encore plus difficile pour les artistes professionnels de survivre dans un secteur déjà extrêmement compétitif.

Pour M. Meng, fan du groupe de rock britannique Radiohead, fils d’un riche producteur d’huile de palme et neveu de Robert Kuok, l’homme le plus riche de Malaisie, il n’y aura pas de retour en arrière et la transition vers davantage d’autoproduction se poursuivra.

L’un des plus grands succès de BandLab à ce jour est l’avènement de l’artiste indépendant américain David Burke, plus connu sous le nom de « d4vd ».

En utilisant entièrement l’application BandLab pour l’enregistrer et le masteriser à la maison, la chanson « Homicide romantique » de d4vd a récemment dépassé le milliard de streams sur Spotify.

« Il a fait ça sur son téléphone avec juste des écouteurs. En fin de compte, cela dépend de son talent.souligne M. Meng pour qui « la voix, c’est un peu comme une guitare, comme un instrument ».

« Scénarios catastrophes »

« La définition du créateur de musique va changer »assure-t-il encore. « De la même manière, dans le passé, tout le monde ne se considérait pas comme vidéaste ou photographe. Désormais, avec un téléphone portable, tout le monde est un photographe occasionnel. ».

En réponse à ses critiques, M. Meng leur demande de considérer l’IA non pas comme la fin de la créativité humaine mais comme un outil pour la renforcer : « Il existe de nombreux scénarios catastrophe pour chaque type d’innovation technologique (…) Ce qui se passe avec l’IA est, à mon avis, une évolution technologique ».

Et le diplômé en mathématiques de Cambridge a cité l’invention du phonographe vers 1880, appelé plus tard gramophone, comme exemple des craintes suscitées par la technologie. Les musiciens craignaient alors que cela ne sonne le glas des concerts.

Lorsqu’on lui demande comment il présenterait BandLab à Thom Yorke, chanteur et guitariste de Radiohead, M. Meng sourit et fait une pause, puis assure que le groupe britannique a toujours repoussé les limites de l’exploitation de la technologie et du partage avec le public.

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