La solution de compromis ? A la mi-août, Gabriel Attal n’a toujours pas de successeur à Matignon. Seule certitude : Emmanuel Macron a fait savoir qu’il ne nommerait pas la candidate du Nouveau Front populaire, Lucie Castets, à la tête du gouvernement. Mais qui alors ?
Alors que la droite avance méticuleusement ses pions pour pousser le chef de l’Etat à choisir Xavier Bertrand, la gauche tourne son attention vers Bernard Cazeneuve. L’ancien Premier ministre socialiste de François Hollande pourrait incarner le compromis nécessaire pour nouer des alliances et éviter une motion de censure.
Si l’on s’en tient au portrait-robot dressé par la porte-parole du gouvernement sortant, Prisca Thévenot, « il ne s’agit pas simplement d’avoir une personne capable de faire des « visites officielles » impromptues ». Le prochain Premier ministre doit « être capable de faire des visites officielles » une coalition avec les forces républicaines, qui vont de la social-démocratie à l’historique LR » a-t-elle déclaré le 12 août.
« Je serai toujours prêt »
Qu’en dit Bernard Cazeneuve ? Celui qui était ministre de l’Intérieur au moment des attentats qui ont frappé la France en novembre 2015 reste très discret et a seulement nié tout contact récent avec Emmanuel Macron.
En juin dernier, lors d’une réunion publique en Charente-Maritime, Bernard Cazeneuve n’avait pas hésité à critiquer l’alliance à gauche.Si je suis en colère contre l’alliance qui a été faite à gauchece n’est pas parce que j’ai cessé d’être de gauche, c’est parce que j’ai considéré que l’alliance devait se faire entre les formations démocratiques et républicaines de la gauche« , a indiqué celui qui n’est plus membre du Parti socialiste.
En août dernier sur LCI, Bernard Cazeneuve assurait qu’il n’avait « jamais refusé de mettre de la sagesse là où il y a de la déraison ». « Si cela doit être fait collectivement, je serai toujours prêt », a-t-il ajouté..
L’ancien Premier ministre de François Hollande a toutes les qualités pour incarner une gauche à la fois claire sur ses valeurs, sans pour autant se substituer aux macronistes.
François Kalfon, député européen socialiste, au « Point »
L’hypothèse d’un choix d’Emmanuel Macron pour Bernard Cazeneuve doit être relativisée par rapport à la candidature de Lucie Castets. « Si Lucie Castets ne trouve pas de compromis, le gouvernement NFP sera renversé »explique le député européen socialiste François Kalfon, au magazine Le point.
Et d’ajouter : « J’ai donc en tête une deuxième personnalité de gauche, Bernard Cazeneuve. L’ancien Premier ministre de François Hollande a toutes les qualités pour incarner une gauche à la fois très claire sur ses valeurs, sans se substituer aux MacronistesIl peut également défendre les intérêts supérieurs du pays.
Cette hypothèse risque de raviver les tensions entre la France Insoumise et le Parti socialiste, qui a soutenu la candidature de Lucie Castets, et donc d’affaiblir le Nouveau Front populaire.