L’hommage des chefs à Michel Guérard après sa mort
Hélène Darroze, Alain Ducasse, Guy Savoy… De nombreux chefs français ont rendu hommage à Michel Guérard, chef du restaurant Les Près d’Eugénie dans les Landes, décédé dans la nuit de dimanche à lundi à l’âge de 91 ans. Il était titulaire de trois étoiles Michelin depuis 1977.
Le monde de la gastronomie française pleure la disparition de Michel Guérard. Depuis l’annonce de son décès, lundi 19 août, de nombreux chefs ont rendu hommage au chef français de 91 ans, à la tête du restaurant Les Près d’Eugénie dans les Landes et triplement étoilé au guide Michelin depuis 1977.
« Il a été mon premier mentor », a écrit Alain Ducasse sur Instagram. « C’est à ses côtés que j’ai appris les valeurs essentielles du métier de chef. Il a été un pionnier et l’inspiration bienveillante de toute une génération. »
« Un précurseur de la cuisine minceur »
Le chef Gérald Passedat, chef du restaurant Le Petit Nice à Marseille, a lui aussi déploré la perte de son « mentor », « un immense chef, pionnier de la cuisine minceur, un visionnaire érudit, sensible ».
« L’un des piliers de la grande cuisine française a disparu. Personnage emblématique, il nous a tous éclairés et inspirés. Bravo, l’artiste », a résumé Georges Blanc, trois étoiles au Guide Michelin depuis 1981 à Vonnas (Ain) sur Instagram.
« Hommage admiratif à Michel Guérard, immense poète de la gastronomie », a écrit Guy Savoy, chef doublement étoilé à Paris, sur Instagram.
« Un créateur hors pair »
Dans les colonnes de Paris Match, la cheffe Hélène Darroze, six étoiles au Guide Michelin, a également exprimé son émotion face à la perte de celui qu’elle considérait comme sa « référence absolue ».
« Je suis bouleversée car Michel Guérard a toujours fait partie de ma vie. (…) Bizarrement, même si je n’ai jamais travaillé avec M. Guérard, je l’ai toujours considéré comme mon mentor, ma référence absolue. J’avais pour lui une immense tendresse et une admiration infinie », assure-t-elle.
« Merci chef pour ces moments de cuisine, votre gentillesse et votre bienveillance », a sobrement déclaré Cyril Lignac sur Instagram tandis que le chef Pierre Gagnaire a rendu hommage au « dernier grand chef de ce qu’était la nouvelle cuisine des années 80 ».
Autre réaction, celle du chef étoilé Marc Veyrat. Avec la Dauphine libéréele chef haut-savoyard a tenu à saluer la mémoire de son « père spirituel » : « C’était un créateur hors pair. C’était mon père spirituel. Il représentait une grande partie de notre patrimoine (…) C’était une personne incroyable, qui aimait tellement la terre. Son influence sur la cuisine restera gravée pour l’éternité. »
« J’ai toujours pensé que si la cuisine avait été Nobelisable, Michel Guérard aurait sans doute été le premier lauréat », a également déclaré le chef Michel Sarran. sur Instagram.
Et d’ajouter : « Ce grand homme hors du commun qui aimait jongler avec les mots aussi brillamment qu’avec la nourriture était aussi une montagne d’humanité, de gentillesse et d’humilité. Il a donné une autre dimension à notre métier et de nombreux chefs, dont moi-même, lui doivent beaucoup. Je suis tellement fier d’avoir pu travailler à ses côtés aux Prés d’Eugénie mais j’ai le cœur en larmes. Mon mentor s’en est allé. »
« Une vision innovante de la cuisine »
Sur Instagram, la cheffe Anne-Sophie Pic, qui totalise onze étoiles Michelin réparties dans sept restaurants, a également pleuré la disparition de Michel Guérard. « Nous sommes si tristes aujourd’hui d’apprendre ton départ. (…) Merci d’avoir apporté à notre profession ton élégance, ta culture, ta vision de la cuisine. Sois serein, nous avons tous en nous une part de ton héritage, de ta vision innovante de la cuisine que nous n’oublierons jamais. »
« Michel Guérard est une légende, l’héritage qu’il laisse à la cuisine française et mondiale est immense. (…) Sa gentillesse, sa bienveillance et sa cuisine resteront gravées dans ma mémoire », a déclaré le chef Jean-François Piège sur Instagram.
« Il a réussi ses débuts, avec humilité. Restons heureux ! C’est ce que Michel Guérard nous a constamment transmis. (…) Quand j’ai commencé à cuisiner dans le 14e arrondissement puis au Comptoir du Palais à Paris, il est venu me voir. Il était curieux de tout et de tous. (…) Pour moi, un gars du Sud-Ouest, il a montré la voie parce qu’il est devenu un immense chef sans écraser personne, sans lutte inutile », confiait au journal Yves Camdeborde, leader du mouvement bistronomique Sud-Ouest.