Des câlins forts et des yeux rougnés, devant l’entrée de la mairie de Villenave-D’ornon. Un hommage a été rendu à Nicolas Florian, le lundi 27 janvier à midi, en présence de 80 personnes. Frappé par un accident vasculaire cérébral, l’ancien maire de Bordeaux, 55 ans, est décédé dimanche. «Nicolas a choisi un destin autre que Villenave-D’ornon, mais il a commencé sa vie publique à Villenave-D’ornon», se souvient le maire Michel Pavoine. À ses côtés, l’ancien maire Patrick Pujol, mains derrière son dos, ne parle pas. «Je ne pouvais rien dire», s’est-il excusé après la minute de silence, la gorge serrée.
«Il avait épinglé Villenave à son corps. Pas une semaine s’est écoulée sans qu’il obtienne des nouvelles de sa ville. Son fils Antoine est né là-bas, sa mère Monique vit toujours là-bas », poursuit Michel Pavoine qui s’est formé, avec Nicolas Florian, la très jeune garde de Patrick Pujol, pour la première fois le maire élu en 1995. » Je le connaissais, II avait 18 ans ans. C’est un ami, mais aussi un frère … « insiste-t-il sur l’empathie du personnage: » Il n’était pas juste un autre politicien: il était tellement différent. Nous pourrions avoir des discussions, des débats, il ne s’est jamais mis en colère et a toujours trouvé des circonstances atténuantes pour ses adversaires. «
Fils en politique
« C’est fou, c’est fou », répète Georges, un Villenviens qui n’a pas pris le temps de retirer son manteau Bordeaux Mhétropole pour assister à l’hommage. «Il était toujours là pour moi. Son bureau était grand ouvert. »Simple conseiller municipal de Patrick Pujol, mais a bombardé de conseiller communautaire d’entrée à la communauté urbaine de Bordeaux (Cub), Nicolas Florian accroche la délégation à la culture actuelle du premier des trois mandats. Il sera ensuite adjoint de la culture puis adjoint du développement économique, tout en remportant les élections cantonales de 2001.
« Il n’était pas juste un autre politicien: il était si différent »
Dans les rangs du public, les citoyens, les élus de la majorité, mais aussi Stéphanie Anfray, chef de l’opposition et Patrick Bouillot, maire de 1994 à 1995. Patrick Pujol passe d’un groupe à l’autre, entre les poignées de main et les câlins. «J’ai eu deux enfants en politique, lui et lui», confie-t-il, pointant vers son successeur Michel Pavoinec et le portrait de Nicolas Florian, placé sur un chevalet. Les phrases sont courtes, car Patrick Pujol essaie de contenir l’émotion. «C’est difficile. Toutes ces photos nous rappellent tant de choses … des moments de travail, mais aussi de l’amitié et des réunions. Nous connaissons tout le monde, la famille, les enfants. Tout cela crée des liens très forts. «
Le maire Michel Pignonec avec son prédécesseur Patrick Pujol.
Fabien Cottereau / SO
«Ambition forte»
Celui que Nicolas Florian lui-même a présenté comme l’un de ses deux mentors, avec Alain Juppé, se souvient bien sûr de la «forte ambition» de son ancien adjoint. «Je n’allais pas abandonner ma place en 2014 … puis Alain Juppé lui a demandé de venir. Il ne pouvait pas y aller. Il m’a toujours demandé s’il pouvait … « Et si Nicolas Florian était impliqué depuis longtemps, Patrick Pujol, centre-droit mais farouchement sans étiquette, lui est reconnaissant d’avoir pu mettre les choses en perspective: » Il y avait Aucun parti politique dans la vie municipale, et il n’a jamais été le porte-parole du parti. Nous sommes un petit village. «