INFO FIGARO – La commune de Saint-Maur-des-Fossés, qui accueille pour la première fois ce week-end la prestigieuse étape de Coupe du monde, a découvert ce vendredi que la FFE ne l’avait pas inscrite au calendrier international de l’année prochaine.
Est-ce la conséquence d’un nouveau dysfonctionnement de la Fédération française d’escrime, enfermée depuis des mois dans des guerres picrocholines – entre les luttes internes pour reconquérir la présidence depuis la démission de Bruno Gares, objet d’une enquête pour détournement de fonds, et les profondes divergences entre les têtes d’affiche de l’épée masculine et du DTN – ou est-ce une envie assumée ? Il est encore trop tôt pour le dire.
Reste que l’historique Challenge Monal, épreuve d’épée masculine qui existe depuis 1938, est en passe de disparaître définitivement après avoir déjà été annulé en 2023. Alors que se dispute ce week-end l’édition 2024, organisée pour la première fois par l’escrime club et de la ville de Saint-Maur-des-Fossés (venant au relais du stade Coubertin de Paris), l’équipe municipale, qui espérait pérenniser cet accueil, avait « la très désagréable surprise d’apprendre ce vendredi matin que la Fédération n’avait pas inscrit cette épreuve au calendrier des compétitions internationales de l’année prochaine, sacrifiant ainsi l’épreuve reine de l’escrime française », indique au Figaro une source proche du maire de la ville du Val-de-Marne. Découvrant que l’événement n’aura même plus lieu en France l’année prochaine, mais dans un autre pays.
» Ce serait une décision irrespectueuse envers tous les bénévoles impliqués dans la réussite du Monal et envers les communautés qui s’engagent financièrement dans l’organisation de l’événement. »
Sylvain Berrios, maire de Saint-Maur des Fossés
Via un communiqué, le maire de Saint-Maur des Fossés, Sylvain Berrios, a révélé sa colère face à ce retrait unilatéral. « Ce serait une décision incompréhensible, même si la France domine la discipline et a des chances importantes de remporter des médailles cet été. Ce serait également une décision irrespectueuse envers tous les bénévoles qui participent à la réussite du Monal et envers les communautés qui s’engagent financièrement dans l’organisation de l’événement. Enfin et surtout, ce serait une décision de renoncer au rôle historique de la France dans cette discipline dont la langue officielle est le français.
Malgré ce coup dur, la municipalité ne lâche rien et espère mobiliser les acteurs du sport français pour sauver le prestigieux Challenge Monal. « Il est encore temps »nous sommes assurés, en espérant que « la FFE entend raison et défend le maintien de toutes les Coupes du monde d’escrime organisées en France ». Depuis des décennies, la France, pays leader en escrime avec plus de 120 médailles olympiques remportées, a accueilli trois épreuves de Coupe du monde, une dans chaque arme : épée (Saint-Maur), sabre (Orléans) et fleuret (Paris).