Alors que les Cardinals se sont rassemblés mercredi devant le cercueil du pape François pour une cérémonie privée et solennelle, une petite silhouette décorée d’un voile bleu se démarquait. Celui d’un ami proche du défunt, sœur Geneviève Jeanningros.
Elle est venue méditer, en silence. Mercredi, une religieuse d’Ostia, la sœur Geneviève Jeanningros, est venue prier devant le cercueil de son ami, le pape François. Pendant sept minutes, elle lui a rendu hommage, non sans quelques larmes, bravant le protocole traditionnel. Et pour une bonne raison: c’était le seul non-cardien admis au transfert du corps du pape François. La garde suisse lui a permis d’accéder, car François l’aurait aimé ainsi.
Un geste qui témoigne de la forte relation entre cette femme, de Doubs, et le plus haut représentant de l’Église.
Une amitié qui se passe depuis 2013
La sœur Geneviève Jeanningros a 81 ans. Nun de la fraternité des petites sœurs de Jésus, elle vit pendant cinquante ans dans une caravane située à Luna Park à Ostia, une station balnéaire près de Rome. Elle y soutient le champ de foire, y compris les personnes homosexuelles et transgenres.
Son amitié avec le pape remonte à une décennie, mais leur histoire est liée depuis bien plus longtemps. Dans les années 1970, en Argentine, la tante de la sœur Geneviève, la sœur Léonie Duquet, a été retirée, torturée et assassinée à Buenos Aires. Elle a travaillé dans les bidonvilles. À cette époque, le pape François, son vrai nom, Jorge Mario Bergoglio, était provincial des jésuites d’Argentine.
Pendant les funérailles de sa tante, la sœur Geneviève est déçue de noter l’absence de Jorge Mario Bergoglio, alors évêque de Buenos Aires. Elle décide donc de lui écrire, afin de partager son mécontentement avec lui. Le pape François a répondu par téléphone, expliquant qu’il comprenait sa phrase et qu’il avait autorisé l’enterrement dans un lieu symbolique, selon Le Monde.
Après cet échange, ils ne se parlent plus, jusqu’à l’élection du pape en 2013, où ils ont contacté le contact. Leur relation se transforme alors en amitié.
Les années qui ont suivi, tous les mercredis, elle a visité le pape et il lui a également rendu visite à l’occasion. Le pape François l’a même surnommé « le terrible enfant ».