l’histoire de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE – Dans ce village russe tombé aux mains de l’armée ukrainienne, les habitants qui n’ont pas pu fuir vivent dans des conditions précaires, espérant un accord entre les deux camps.
Envoyé spécial à Soudja
Désolation, silence et désespoir : Soudja ne semble pas si différent des villages ukrainiens ravagés par la guerre de Moscou depuis deux ans. Deux semaines après le début de l’incursion des troupes de Kiev dans la région de Koursk, la première en Russie depuis la Seconde Guerre mondiale, Le Figaro a pu visiter la ville tenue par l’armée ukrainienne lors d’une visite organisée par cette dernière.
Sur la place principale, seul le crissement des décombres sous nos pieds résonne dans les rues désertes. La ville, qui comptait 5 000 habitants avant l’invasion, ressemble à n’importe quel autre village de l’autre côté de la frontière : des commerces, un cinéma, un bureau de poste, un palais de la culture… Sauf que les références à la Seconde Guerre mondiale et au passé soviétique sont omniprésentes. Au centre de la place, la statue de Vladimir Lénine, seulement endommagée par des tirs il y a quelques jours, a été renversée, comme…