Le démarrage officiel des travaux de la ligne à grande vitesse (LGV) entre Bordeaux et Toulouse a été donné mardi 7 mai. L’État et les élus ont lancé le projet d’aménagement ferroviaire au nord de Toulouse, en amont de la future ligne LGV.
Toulouse-Bordeaux en 1h05 et Paris-Toulouse en 3h10. C’est la promesse des travaux de la future ligne à grande vitesse qui ont été officiellement lancés mardi 7 mai à Toulouse. Armés de clés et de casques de chantier, les élus d’Occitanie et de Toulouse ainsi que le préfet au nom de l’Etat ont installé symboliquement le premier mât caténaire.
220 km de nouvelles lignes à construire
Une alliance qui, malgré des couleurs politiques différentes, a traversé les années pour (enfin) réaliser ce projet titanesque : 220 kilomètres de lignes nouvelles à construire entre Bordeaux et Toulouse, deux nouvelles gares à Agen et Montauban, des hubs et arrêts intermodaux comme à Gare de Toulouse Matabiau pour passer en toute fluidité du train au métro, au vélo, au bus et demain au RER métropolitain. La mise en service est prévue pour 2032.
Un projet à 14 milliards d’euros
La facture est à la hauteur du défi : 14 milliards d’euros, dont 8 pour la seule jonction Bordeaux – Toulouse, auxquels s’ajoutent 4 milliards pour la branche entre Bordeaux et Dax. Hier, c’est le nouveau carrefour ferroviaire baptisé Aménagement ferroviaire au nord de Toulouse (AFNT) qui a été lancé. Projet de près d’un milliard d’euros, il permettra de doubler le nombre de voies à 4 sillons sur 19 km à l’entrée nord de Toulouse afin de mettre fin au goulot d’étranglement qui empêche de circuler simultanément autant de trains que souhaité.
Une fois cette barrière levée, la région qui a en charge la desserte ferroviaire régionale pourra multiplier le nombre de TER, ces fameux trains du quotidien. Ils permettront aux Tarnais, Gersois, Audois, Commingeois, Tarn-et-Garonnais, etc. de pénétrer au cœur de Toulouse pour venir travailler chaque jour.
Multiplication des projets de transports en Occitanie
Demain, le doublement des voies grâce à l’AFNT permettra également la réception d’une partie du futur Service Express Régional Métropolitain (SERM). Le 24 janvier, Carole Delga, la présidente régionale, Jean-Luc Moudenc, président de Toulouse Métropole et Sébastien Vincini, président du Conseil départemental de la Haute-Garonne, ont officiellement déposé une demande auprès de l’État pour ce RER toulousain. D’un montant de quatre milliards d’euros, le SERM permettra de circuler des trains toutes les dix minutes aux heures de pointe avec un allongement des horaires de 5h à 23h.
Le Président de la République vise dix SERM en France que l’Etat subventionnerait à hauteur de 700 millions d’euros pour tous les projets français… Les collectivités devront donc (encore) mettre la main à la poche car elles sont toutes actuellement fortement engagé dans les grands projets de transport. A Toulouse, Tisséo construit 27 km de métro avec une troisième ligne qui traversera la métropole d’Est en Ouest et du Nord au Sud avec 21 nouvelles stations.
Réduire le rôle de la voiture dans la mobilité
Cette ligne C, qui sera reliée à la gare LGV Matabiau, transportera 200 000 voyageurs par jour. Cela retirera 90 000 voitures de la circulation. Coût du projet : 3,1 milliards d’euros pour une mise en service en 2028. De son côté, la région Occitanie a voté en mars dernier un nouvel accord avec la SNCF qui prévoit 4 milliards d’euros d’investissement sur les dix années à venir. Résultat : 110 trains supplémentaires par jour (+24% d’offre) afin de convaincre les habitants d’adopter ce mode de transport écologique. Le département de la Haute-Garonne mettra en service huit réseaux de vélos express d’ici la fin de la mandature ainsi que 3 000 nouvelles places de covoiturage. Qu’il s’agisse du métro, du vélo ou du train, la logique est toujours la même : décarboner nos déplacements.
78% des Français soutiennent la LGV
Ce sera aussi l’enjeu de la LGV : décarboner la liaison entre Toulouse, Bordeaux et Paris en faisant délaisser les voyageurs l’avion ou la voiture, sans oublier les déplacements quotidiens rendus possibles avec davantage de trains régionaux. Malgré ces atouts environnementaux, la LGV se heurte à l’opposition des habitants d’abord en Nouvelle-Aquitaine puis aujourd’hui en Occitanie avec les premiers recours tombant. Et pourtant, un sondage révèle que 8 Français sur 10 soutiennent cette ligne.