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L’extrême droite vise un nouveau succès dans le Brandebourg, bastion de Scholz

Dans les derniers sondages, l’AfD arrive en tête avec entre 27 et 29% des voix, mais le SPD d’Olaf Scholz, parti de loin, gagne du terrain, crédité désormais d’un score compris entre 25 et 26%.

Trois semaines après deux succès historiques dans l’est de l’Allemagne, l’extrême droite espère une nouvelle victoire électorale dimanche, cette fois dans un bastion social-démocrate, qui affaiblirait encore davantage le chancelier Olaf Scholz à un an des législatives.

Quelque 2,22 millions de personnes de plus de 16 ans sont appelées aux urnes dans le Brandebourg, petit État régional entourant Berlin, où Tesla, le pionnier américain des voitures électriques, a inauguré en 2022 sa première usine européenne.

Dans cet État de l’ex-RDA, où le SPD d’Olaf Scholz gouverne sans interruption depuis la réunification du pays en 1990, le parti anti-migrants Alternative pour l’Allemagne (AfD) devrait avoir une légère avance dans les intentions de vote. Dans les derniers sondages, l’AfD arrive en tête avec entre 27 et 29% des voix, mais le SPD, parti de loin, regagne du terrain, désormais crédité d’un score compris entre 25 et 26%.

Le chef du gouvernement du Brandebourg, le social-démocrate Dietmar Woidke, a annoncé haut et fort qu’il démissionnerait si son parti n’arrivait pas en tête dimanche. Les estimations sont attendues vers 18h00 heure locale (16h00 GMT).

Sol fertile

Bien que sa circonscription de député se situe à Potsdam, capitale du Brandebourg, où il réside également, le chancelier Scholz n’a été que très peu impliqué dans ce scrutin. Et Dietmar Woidke, 62 ans, a tenté de se distancer autant que possible du SPD, très impopulaire dans le pays, comme le sont les deux autres partis au pouvoir à Berlin, les Verts et les Libéraux. « Si le SPD ne sort pas vainqueur des élections, ce sera un coup très dur pour les sociaux-démocrates et Scholz »explique à l’AFP Benjamin Höhne, politologue à l’Université technique de Chemnitz.

Car le Brandebourg est un bastion du parti de centre-gauche, contrairement à la Thuringe et à la Saxe, deux autres Länder de l’ex-Allemagne de l’Est où l’AfD a obtenu des scores historiques aux élections régionales du 1er septembre. Par ailleurs, le débat sur le meilleur candidat social-démocrate aux prochaines législatives, en septembre 2025, « risque d’accélération »ajoute Benjamin Höhne.

Olaf Scholz souffre d’un problème d’image et le nom de son très estimé ministre de la Défense Boris Pistorius est régulièrement évoqué pour le remplacer dans la course à la chancellerie. Dans l’opposition, les conservateurs, favoris dans les sondages au niveau fédéral, ont déjà leur candidat, ayant désigné cette semaine le chef de file de la CDU, Friedrich Merz.

Surfant sur le mécontentement des habitants de l’ex-RDA, terreau particulièrement fertile en raison des inégalités persistantes depuis la réunification, l’AfD est portée par le retour au premier plan des débats sur la sécurité et l’immigration.

BSW, faiseur de rois

Une série d’attentats à motivation islamiste présumée secoue l’Allemagne depuis fin août, dont un triple attentat au couteau à Solingen (ouest) lors d’une fête publique pour lequel un Syrien de 26 ans a été arrêté. Dans le Brandebourg, l’immigration est, selon un récent sondage, la principale préoccupation des électeurs. « Les gens parlent d’intégration et disent qu’ils ne sont pas contents de ce qui se passe »note Edeltraud Wendland, 82 ans, interrogée par l’AFP sur la principale rue commerçante de Potsdam, à deux pas du palais Sans-Souci de l’ancien roi de Prusse Frédéric II.

« Bien sûr, nous devons aider les gens, mais nous ne pouvons pas en accueillir trop ici. »ajoute la vieille dame aux lunettes noires. Même si l’AfD sort victorieuse du vote dans le Brandebourg, il est très peu probable qu’elle dirige un gouvernement, car les autres partis refusent toute coalition avec elle, comme c’est le cas en Saxe et en Thuringe. Dans ce dernier Land, l’AfD est désormais la plus grande force politique au parlement régional.

Comme en Saxe et en Thuringe, le nouveau parti BSW, fondé en début d’année par Sahra Wagenknecht, une figure très populaire qui a claqué la porte à la gauche radicale, pourrait jouer le rôle décisif de faiseur de roi. Très virulent contre l’immigration, ce parti qui veut stopper les livraisons d’armes à l’Ukraine, devrait récolter entre 13 et 14%, selon les sondages.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.

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