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l’extrême droite est en tête des sondages en Autriche et en Hongrie

l’extrême droite est en tête des sondages en Autriche et en Hongrie

Les derniers sondages pour les élections européennes illustrent la montée de l’extrême droite en Europe, notamment en Hongrie et en Autriche.

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A quelques jours des élections européennes, de nombreux sondages placent le Rassemblement national en tête en France. Mais plusieurs autres partis d’extrême droite sont en tête des intentions de vote, comme le FPÖ en Autriche, tandis qu’en Hongrie, le Fidesz, le parti de Viktor Orban, mène une campagne agressive.

En Autriche, l’extrême droite renaît

Le FPÖ, parti d’extrême droite autrichien, est actuellement crédité de 27% des voix, soit 10 points de plus que le score réalisé par le parti lors des précédentes élections européennes de 2019. Mais le vote a eu lieu quelques jours seulement après Ibizagate, un retentissant scandale de corruption qui a concerné le FPÖ et qui a provoqué la chute de la coalition entre le parti et les conservateurs.

Depuis, le FPÖ a reconquis de nombreux électeurs et il le doit à son actuel leader, Herbert Kickl, à la tête du parti depuis 2021. Cet homme très secret n’était pas destiné à devenir numéro un, et c’est pendant la crise du Covid-19. pandémie, qu’il s’est imposé, notamment en devenant la voix du mouvement anti-vaccin, très important en Autriche.

Contrairement aux autres partis d’extrême droite en Europe, Herbert Kickl adopte un discours radical. Sa stratégie n’est pas celle de la diabolisation, bien au contraire, il ne cache pas ses positions pro-russes, critique l’Union européenne dès qu’il le peut, tient un discours anti-immigration très virulent et appelle à « orbanisation » de l’Autriche.

Il se rapproche également du très controversé mouvement identitaire autrichien. Cette stratégie de radicalisme assumé marque une différence avec celle défendue par ses prédécesseurs, mais elle semble fonctionner.

Le parti est cependant rattrapé par les affaires puisqu’en avril 2024, une enquête pour corruption contre Herbert Kickl et plusieurs responsables du FPÖ a été ouverte, pour des faits remontant à leur participation au pouvoir entre 2017 et 2019.

Cela ne semble pas entraver le succès du parti, comme l’explique le journaliste Robert Treichler, qui vient de publier une biographie d’investigation sur Herbert Kickl. « Il semble qu’un camp se soit à nouveau formé autour du FPÖ et nous constatons que les scandales ou les problèmes qui affectent le parti ont très peu d’influence sur les sondages. Cela semble montrer que les gens ont un réel besoin de ce parti, de Kickl et de ce type de politique et que, même s’il y a des scandales, ils y resteront. »

Le résultat du FPÖ aux élections européennes sera donc scruté, d’autant que les élections législatives sont prévues en septembre en Autriche.

En Hongrie, la campagne virulente de Viktor Orban

Que ce soit en ville ou le long des autoroutes, la Hongrie est inondée de panneaux publicitaires géants, posés par le parti d’Orban, qui a acheté pratiquement tous les espaces publicitaires du pays. On y voit les opposants au Premier ministre, avec le slogan « Arrêter la guerre! ». Sur d’autres affiches, apparaît la photo de Viktor Orban, avec le mot PEACE. Le message du Fidsz est le suivant : « L’opposition est pour la guerre, tandis que Viktor Orban est pour la paix. »

Dans les nombreux médias contrôlés par son camp, Viktor Orban et ses ministres répètent la propagande pro-russe, affirmant que l’Amérique est derrière cette guerre, l’opposition hongroise veut envoyer des Hongrois combattre en Ukraine et Ursula Van der Leyen, la présidente du Commission, veut entraîner l’Europe dans le conflit. Tout cela est faux, mais en martelant ce message, on le fait entrer dans la tête des gens.

Bien que le parti du Premier ministre domine la campagne et que la télévision publique soit contrôlée par le gouvernement, il organise un débat en vue des élections européennes, jeudi 30 mai 2024. Toutefois, chaque candidat ne disposera que de cinq minutes pour présenter son programme.

Klara Dobrev, candidate d’un parti social-démocrate, a décidé d’y participer, même si elle trouve cela une parodie de la démocratie. « Nous ne vivons pas dans une démocratie. Le régime d’Orban n’est pas démocratique ! La télévision nationale organise un soi-disant débat où les dirigeants des partis d’opposition ont quelques minutes pour donner leur monologue. Je n’appelle pas. C’est un débat ! » Certaines chaînes de télévision indépendantes organiseront également des débats, mais le Fidesz refuse d’y participer.

L’opposition peut s’exprimer librement sur les réseaux sociaux et sur Internet, mais là aussi, c’est David contre Goliath. De tous les pays de l’Union européenne, les vidéos de campagne les plus vues sur YouTube sont celles postées par le parti de Viktor Orban. Chacune cumule entre 8 et 10 millions de vues et le Fidesz a dépensé près d’un million d’euros sur les réseaux.

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