L'expulsion d'un garçon de 11 ans d'origine arménienne, symbole de la nouvelle politique migratoire des Pays-Bas
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L’expulsion d’un garçon de 11 ans d’origine arménienne, symbole de la nouvelle politique migratoire des Pays-Bas

L’expulsion d’un garçon de 11 ans d’origine arménienne, symbole de la nouvelle politique migratoire des Pays-Bas
La ministre néerlandaise de l'Asile et de la Migration, Marjolein Faber (PVV), à La Haye le 1er juillet 2024.

Né aux Pays-Bas, il n’a jamais mis les pieds en Arménie : c’est pourtant vers ce pays que Mikael Matosyan, 11 ans, doit être expulsé, avec sa mère, avant la fin du mois d’août. Le jeune garçon, qui vit à Amsterdam et y va à l’école, est devenu le symbole de la politique d’austérité que veut mettre en place Marjolein Faber, la nouvelle ministre de l’Asile et de la Migration. Membre du Parti pour la liberté (PVV), le parti de Geert Wilders, M.moi Faber veut apposer sa marque d’extrême droite sur la coalition dirigée par l’ancien haut fonctionnaire Dick Schoof, qui a pris la tête début juillet d’une coalition qui comprend le PVV, le parti libéral, le Nouveau contrat social centriste et le parti agraire Mouvement paysan-citoyen.

Sept partis d’opposition se sont mobilisés, jusqu’ici en vain, pour demander à M.moi La ministre Faber a demandé à ce que le jeune Mikael puisse rester aux Pays-Bas, où sa mère lui a donné naissance. Après une très longue bataille judiciaire, elle n’a pas obtenu le droit d’asile dans le royaume, le Conseil d’État l’ayant définitivement refusé le 31 juillet. La mère et l’enfant doivent donc être expulsés. La ministre, face à une mobilisation d’une partie de l’opinion, est sous pression mais estime qu’elle n’est pas compétente pour intervenir, seul le directeur du ministère de l’Immigration étant, selon elle, concerné. Plusieurs avocats contestent ce point de vue et font référence à des épisodes précédents qui ont vu des enfants et adolescents nés dans le pays recevoir un titre de séjour après une intervention ministérielle, leur situation étant officiellement jugée « poignant ».

Mikael vit depuis cinq ans avec sa mère dans un centre d’asile, où il attend l’issue positive d’une demande de séjour déposée après que les autorités ont abandonné une mesure générale dite de « grâce » pour les enfants nés dans le pays ou qui y sont depuis longtemps et bien intégrés. Les juges ont estimé que Gohar Matosyan, la mère du garçon, avait en réalité échappé trop longtemps au contrôle des autorités. Ils ont toutefois souligné que son fils risquait d’être plongé dans la clandestinité. « dans le stress et l’incertitude » se retrouver dans un pays qu’il ne connaît pas du tout.

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Diverses associations, dont Défense des Enfants et Big Friends, défendent ce point de vue, tout comme la maire verte d’Amsterdam, Femke Halsema, qui estime que la décision du Conseil d’État est « cruel ». «  C’est très sévère mais cela correspond à la volonté politique de limiter les migrations. »souligne Karen Geertsema, professeur de droit des migrations à l’Université de Nimègue.

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