Dernière ligne droite pour tenter de trouver une issue à un vieux contentieux opposant Stade Bordeaux Atlantique (SBA), l’exploitant du stade Matmut Altantique, et Bordeaux Métropole, propriétaire des lieux. « Le dépôt de bilan de SBA est une perspective très plausible », annonce une source proche du dossier. Et pourrait, selon nos informations, intervenir dans les prochaines semaines.
L’exploitant fait face à une impasse financière. Aucun grand concert ou grand match (inter) national n’est prévu pour l’exercice 2025, alors que ce sont les seuls événements qui lui permettent de gagner de l’argent. D’autant que les discussions sur les conditions du contrat paraphé avec la Métropole sont au point mort. Une vieille histoire qui tourne au scénario catastrophe. Énième conséquence de la descente aux enfers des Girondins de Bordeaux.
Malgré un exercice 2023, exceptionnellement excédentaire (108 000 euros de bénéfice pour un chiffre d’affaires de 25,2 millions), l’exploitation du stade est plombée par les déficits accumulés depuis 2015 : 20,50 millions d’euros, trois fois plus que ce qui était prévu dans le modèle économique. Jusqu’ici, la menace du dépôt de bilan a souvent été brandie. « Mais cette fois, on ne voit pas comment on l’évitera, on s’approche de l’épilogue », redoute un élu métropolitain. Car la défaillance de SBA verrait tout le plan de financement de l’enceinte s’effondrer comme un château de cartes.
Le péché originel est à chercher dans le partenariat public privé (PPP) qui lie Bordeaux Métropole, le propriétaire, et SBA, filiale de Vinci Fayat (respectivement deux tiers, un tiers). Les deux groupes ont avancé le coût, soit 180 millions d’euros, et construit le stade. À quoi s’ajoutent des conventions liant le club et SBA d’un côté, la Métropole de l’autre. Les termes étaient les suivants : depuis son inauguration, la Métropole verse chaque année 11 millions d’euros à SBA. L’exploitant s’engage à reverser 4,5 millions d’euros à la collectivité au titre des « recettes garanties », quel que soit leur chiffre d’affaires.
Par ailleurs, les Girondins, club résident, étaient censés payer 4,7 millions d’euros de loyer à la Métropole. Un contrat en béton pour celle-ci, qui s’offrait ainsi un stade flambant neuf de 42 000 places pour un 1,8 million par an. Au grand dam de SBA qui, depuis une dizaine d’années, dénonce les conditions trop favorables à l’institution.
C’était sans compter sur la glorieuse, et au final coûteuse, incertitude du sport. Les Girondins de Bordeaux ont été les premiers à se placer sous la protection du tribunal de commerce. Des étalements de loyers pour un montant de 20 millions d’euros ont été accordés au club par la collectivité pour sauver ce qui pouvait encore l’être. La Métropole et l’exploitant se sont retrouvés au pied du mur dans le cadre du redressement judiciaire.
Les prêteurs peuvent exiger le remboursement immédiat de ce qui reste à payer
Ces deux-là n’ont pas la même lecture juridique du contrat qui les lie : la collectivité considère qu’il reste valide malgré la rétrogradation en niveau amateur des Girondins, quand l’entreprise le considère comme caduc. Une conciliation lancée fin 2023 a échoué. SBA a accepté de louer gratuitement le stade au club (qui ne paie que les frais techniques), grevant un peu plus ses finances.
Pour ne rien arranger, la Matmut annonce en décembre son renoncement au contrat de naming, qui lui permet de donner son nom au stade en échange d’un loyer annuel de 1,9 million d’euros versé à SBA. Le contrat arrive à échéance en juillet 2025 et aucune autre entreprise ne viendra accoler son nom à un stade trop peu visible. Quant à Vinci Stadium, qui assurait la programmation des concerts au Matmut (Mylène Farmer, Depeche Mode…), elle vient de perdre son vaisseau amiral : le contrat d’exploitation du stade de France remporté par GL Events. Ce qui a pour effet transformer cette filiale événementielle en coquille vide.
« La présidente de la Métropole est sur une ligne dure avec SBA, qui est asphyxié. Je ne vois pas comment on évite le crash », commente un maire de l’agglomération. La Métropole ne découvre pas le scénario qui se profile. En cas de défaillance de SBA (dépôt de bilan suivi d’un redressement ou d’une liquidation), la charge de la dette contractée par l’exploitant auprès de banques pour financer la construction du stade sera automatiquement transférée à la Métropole.
Les prêteurs peuvent exiger le remboursement immédiat de ce qui reste à payer, environ 100 millions d’euros. Ce n’est pas neutre en période de restriction budgétaire, mais pas insurmontable pour une collectivité qui affiche 2 milliards de budget annuel. Un premier aspect qui promet un long feuilleton judiciaire.
Plus délicat, la Métropole devra prendre en charge la gestion du stade, ce qui n’est pas son métier. À court terme, cela ne devrait rien changer pour les Girondins de Bordeaux. La Métropole pourrait avoir à se débrouiller avec un « éléphant blanc ». Dont la définition est la suivante : « Une réalisation d’envergure prestigieuse qui s’avère en définitive plus coûteuse que bénéfique et dont l’exploitation ou l’entretien devient alors un fardeau financier. »
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