Les Français qui ont déjà connu une perte d’emploi sont très critiques à l’égard du nouveau durcissement souhaité par le gouvernement.
Apparemment, tout va bien. La nouvelle réforme de l’assurance chômage, que le gouvernement veut toujours mettre en œuvre malgré la dissolution, continue de bénéficier du soutien d’une majorité de Français. Une nouvelle enquête Ifop pour la société de gestion RH 365Talents le rappelle une nouvelle fois. Plus d’une personne sur deux croit en son efficacité.
Mais derrière cet agrégat se cachent d’immenses disparités. Les chômeurs sont, sans surprise, parmi les plus résistants à ce nouveau tour de vis. 81% d’entre eux expriment des doutes sur son efficacité. Il n’en demeure pas moins que le mur entre emploi et chômage est plus fragile que ne l’imaginent de nombreux salariés. « 64 % des Français ont déjà été confrontés au chômage au cours de leur vie », souligne l’étude. Pour 35% d’entre eux, cette période a duré plus d’un an.
Toutes les générations ne sont pas égales face à ce phénomène. Parmi les générations plus âgées qui ont connu majoritairement le plein emploi durant les 30 glorieuses, seul un tiers a connu le chômage. A l’inverse, les plus jeunes et ceux arrivés sur le marché du travail au cours des années qui ont suivi la crise des dettes souveraines ou les confinements pendant la pandémie, étaient plus précaires. 61% des 25-35 ans se retrouvent déjà au chômage. La tendance n’est pas une fatalité. Sous l’effet d’un paysage économique porteur, au lendemain de la crise du Covid, et des réformes favorables aux entreprises menées ces dix dernières années, le chômage a continué de baisser. Il est ainsi passé de 10,5% en 2015 à 7,5% aujourd’hui. « La peur de ne pas trouver d’emploi a considérablement diminué »souligne l’enquête Ifop et 365Talents.
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Ces acquis survivront-ils à un changement de majorité ? La réponse est non si l’on en croit le discours de Gabriel Attal ce jeudi matin pour détailler le programme du bloc central. « Ces élections législatives sont « un choix de société, un choix de valeurs, un choix historique », a-t-il prévenu, dans l’espoir de remobiliser les électeurs. C’est également l’avis des marchés financiers. Quelques heures après l’annonce de la dissolution, le « propagé » entre le taux d’emprunt de la France et celui de l’Allemagne a atteint un niveau historique. Un signe que la confiance dans le pays s’érode.