La branche commerciale du bloc a enquêté sur des subventions chinoises présumées à ses constructeurs de véhicules électriques et s’apprête à annoncer des taxes pour compenser les effets sur les constructeurs européens. Le calendrier de l’enquête, annoncé par von der Leyen l’automne dernier, est toutefois limité par un certain nombre de restrictions et de délais légaux.
Plusieurs avocats spécialisés dans le domaine commercial avec lesquels POLITICO s’est entretenu ont douté qu’il soit possible de retarder l’annonce au-delà du 6 juin, car les règles d’enquête anti-subventions précisent que les entreprises doivent être informées quatre semaines avant la première série de droits qui devraient entrer en vigueur le 4 juillet. .
« Je ne connais aucun cas qui n’ait pas respecté les quatre semaines. Mais ce n’est évidemment pas un cas normal », a déclaré un avocat commercial basé à Bruxelles.
Une période tampon de trois semaines est également mentionnée dans la loi, ce qui pourrait offrir à la Commission un moyen juridique de repousser cette annonce très sensible jusqu’après les élections européennes. Les avocats ont également expliqué que le non-respect de l’un ou l’autre des délais n’entraînerait probablement pas l’annulation par le tribunal des obligations elles-mêmes.
La Chine a exprimé son vif mécontentement face à l’enquête sur son industrie florissante des véhicules électriques, dont les ventes dans l’UE ont atteint 10 milliards d’euros l’année dernière. Elle a déjà lancé une enquête antidumping sur les eaux-de-vie européennes – une mesure visant clairement les cognacs français – et les médias d’État spéculent qu’elle pourrait ensuite exercer des représailles contre les voitures de luxe et la viande de porc européennes.
Camille Gijs, Antonia Zimmermann et Laura Hülsemann ont contribué au reportage.