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Leurs enfants pensaient qu’ils étaient argentins : de retour à Moscou, des espions russes racontent leur vie secrète

Un échange historique de prisonniers a eu lieu le 1er août entre la Russie et les pays occidentaux.
Un couple russe qui opérait en Slovénie a parlé de sa vie d’agents dormants.
Ils se sont présentés comme Argentins, et même leurs enfants ne savaient pas qu’ils étaient Russes.

UN « contrôle permanent » De soi : des espions russes libérés dans le cadre d’un échange de prisonniers avec l’Occident ont raconté leur vie sous de fausses identités, disant avoir tout caché à leurs enfants, au point d’oublier leur langue maternelle. Artiom Doultsev et Anna Doultseva ont été arrêtés en décembre 2022 en Slovénie, où ils étaient arrivés en 2017. Ils y vivaient avec des passeports argentins, sous les noms de Ludwig Gisch et Maria Rosa Mayer Munos, avec leurs deux enfants.

Ils ont été condamnés mercredi dernier par la justice slovène à plus d’un an et demi de prison pour « espionnage et falsification de documents »Une peine équivalente au temps déjà passé en détention. Le lendemain, ils ont été accueillis en héros à Moscou par le président Vladimir Poutine lui-même, après avoir été libérés dans le cadre du plus grand échange de prisonniers entre Moscou et l’Occident depuis la guerre froide.

Ils sont russes et nous sommes les Doultsev

Anna Doultseva

Dans une interview à la télévision publique russe, diffusée lundi soir, Anna Doultseva affirme avoir dit à ses enfants, dans l’avion les emmenant en Russie, qu’ils n’étaient pas Argentins. « Nous avons dit aux enfants que nous sommes russes, qu’ils sont russes et que nous sommes les Doultsev »dit-elle. Comme le Kremlin l’a reconnu, ils étaient « illégal » Les services de renseignements russes, des agents dormants construisant une fausse biographie depuis plusieurs années.

Ils expliquent n’avoir jamais parlé russe à leurs enfants, seulement espagnol. Au point, dit Anna Doultseva, qu’ils ont encore du mal à parler à nouveau leur langue maternelle. Sur le tarmac de l’aéroport, Vladimir Poutine, lui-même ancien membre des services secrets, les a accueillis avec un « bonne nuit » ironique. En immersion, « On ne pense plus dans (sa) langue, on se contrôle en permanence et quand on est arrivés (en Russie), on s’est rendu compte qu’on ne pouvait plus la parler »l’espion dit aujourd’hui.

« Maintenant, ils vont découvrir ce qu’est le bortsch. »

Dans leur interview, le journaliste russe affirme que les deux agents se sont rencontrés « Ils se sont rencontrés dans une discothèque, se sont mariés puis ont disparu : leur travail a commencé »Anna Doultseva dirigeait une galerie d’art en Slovénie, tandis que son mari fondait une « démarrage de l’ordinateur ». « Les Doultsev ont élevé leurs enfants dans la foi catholique hispanophone. Maintenant, ils vont découvrir ce qu’est le bortsch. »commente le journaliste russe.

Un agent russe leur rendait régulièrement visite et même « dis bonjour » par Vladimir Poutine. « La chose la plus importante pour nous c’est la famille, et la famille c’est notre pays »dit Artiom Doultsev. Sa femme dit qu’elle se sent un « grande gratitude » envers Vladimir Poutine et que le couple continuera à « servir la Russie ».

  • Le président russe Vladimir Poutine prononce un discours lors d'un événement marquant le 1160e anniversaire de l'État russe à Veliky Novgorod, le 21 septembre 2022.

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Les pays occidentaux et la Russie avaient procédé jeudi à un échange de prisonniers de grande ampleur. Parmi eux figurent le journaliste américain Evan Gershkovich et l’ancien Marine Paul Whelan, libérés par Moscou et accueillis dans la soirée par le président américain Joe Biden près de Washington. L’accord a permis la libération de 16 personnes détenues en Russie et en Biélorussie, en échange de huit Russes emprisonnés aux Etats-Unis, en Allemagne, en Pologne, en Slovénie et en Norvège, ainsi que des deux enfants du couple Doultsev.


F.Se avec l’AFP

Eleon Lass

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