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leur chantier à l’arrêt suite à la faillite du constructeur de leur maison

Le constructeur de maisons Kervran a été placé en redressement judiciaire. Du jour au lendemain, les chantiers des clients se sont arrêtés et ils ne savent pas quand les travaux pourront reprendre.

Tout allait bien jusqu’à ce qu’Elise ouvre le journal. La jeune femme, qui construisait une maison à Crozon, apprend la faillite de l’entreprise finistérienne Kervran, qui s’occupait de sa maison. « Au début, je ne comprenais pas trop ce qui se passait », se souvient Elise Chaillie.

Aujourd’hui, sa maison se résume plutôt à quatre murs et à un demi-toit. Le chantier est à l’arrêt, et il est difficile de savoir quand il pourra reprendre. Ils sont plus d’une centaine dans cette situation, après l’annonce de la liquidation judiciaire de l’entreprise par le tribunal de commerce de Brest.

« Je vais devoir payer mon loyer et commencer à rembourser mon prêt immobilier moi-même pendant encore beaucoup plus longtemps », s’inquiète l’enseignant.

À 25 ans, elle n’a pas de budget flexible et le surcoût pourrait s’élever jusqu’à 5% du montant dépensé pour la petite maison. « Je passe mes journées à faire des coups de fil pour avoir des informations, de l’aide, je me sens un peu dépassée par la situation », confie-t-elle.

Le gros œuvre est presque terminé mais le chantier mené par Kervran est à l’arrêt. – Elise Chaillie

Un « coup de marteau »

Le stress est aussi à son comble pour Élodie Prévost. La jeune maman s’est lancée dans un chantier avec son conjoint il y a trois ans. « C’était déjà très éprouvant, on avait tous les aléas possibles, on devait être sur le chantier tout le temps. Et puis, le coup de marteau est arrivé », raconte-t-elle.

« Je n’ai pas les mots. On fait des nuits blanches, on pleure. On se dit qu’on n’aura jamais cette maison, c’est sans fin », confie Elodie Prévost.

En mai, elle devra commencer à rembourser son prêt à la banque. Si sa maison n’est pas terminée d’ici là, elle devra y ajouter le loyer, soit un total de 2 000 euros par mois. « Ce sera impossible de payer les deux. Nous avons appelé la banque et nous ne pourrons pas reporter le remboursement du prêt. »

« Nous commençons à envisager de louer un mobil-home ou de retourner vivre chez mes parents, mais à 31 ans, ce n’est pas facile », dit-elle.

Pourtant, la maison est presque terminée. Il ne manque plus que l’électricité, la plomberie, le carrelage et les finitions. L’objectif de la famille est de la récupérer et de la terminer le plus vite possible en faisant appel à des artisans. « Mais si la procédure prend trop de temps, il y a un risque qu’elle moisisse pendant l’hiver », craint Élodie Prévost.

«Terrain invendable»

Et pourtant, la jeune femme s’estime chanceuse. Elle assure que le responsable du chantier lui avait donné le feu vert pour déposer son préavis en juillet. « Heureusement qu’on ne l’a pas écouté, sinon on se serait retrouvés à la rue en septembre avec notre fille de deux ans et tous nos meubles », s’exclame-t-elle.

Il y a des centaines de personnes dans cette situation qui se sont réunies dans un groupe de soutien sur Facebook. Elles partagent des conseils et parlent de leur situation. Certaines ont à peine posé les fondations et quelques pierres.

Sur le groupe, Benjamin se dit « complètement dégoûté ». Il a posté une photo de son chantier : seuls les murs de moins d’un mètre de haut ont commencé à pousser. « Un terrain invendable en l’état et un projet qui n’est pas sûr de pouvoir aboutir », soupire-t-il.

Tout le monde semble démuni et attend de savoir si leur travail pourra reprendre et quand. « Si on l’avait su, on n’aurait pas commencé ce projet », conclut Élodie Prévost.

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Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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