L’Etat sécurise les activités sensibles d’Atos
L’Etat s’est formellement engagé dans le plan de sauvetage d’Atos en sécurisant l’avenir des activités sensibles et souveraines du groupe informatique. En échange d’un prêt de 50 millions d’euros accordé par l’intermédiaire du Fonds de développement économique et social (FDES), l’État recevra une part préférentielle dans Bull SA, la filiale qui contrôle notamment l’activité de fabrication de supercalculateurs utilisés dans la simulation nucléaire, selon les modalités révélé par Atos mardi 9 avril.
Ce « L’accord de principe prévoit un droit pour l’État d’acquérir des activités souveraines sensibles en cas de franchissement par un tiers du seuil de 10 % ou d’un multiple de 10 % du capital ou des droits de vote d’Atos »sauf si le groupe informatique et l’Etat trouvent un accord « un accord raisonnable sur les modalités de préservation des intérêts nationaux en relation avec ces activités souveraines sensibles ». Ce droit pourrait par exemple être exercé si Atos venait à être racheté par un acteur étranger. Elle respecterait toutefois le régime français de contrôle des investissements étrangers. L’accord prévoit également « des droits de gouvernance pour l’Etat au niveau de Bull SA, sans droit de vote à ce stade »ajoute Atos.
Même si le gouvernement travaillait en coulisses depuis plusieurs mois – Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, a fortement poussé Airbus à racheter les activités sensibles d’Atos, sans que cela n’aboutisse à un accord –, c’est la première fois que l’État s’est tellement impliqué dans cette question. Le 19 mars, Bercy a simplement déclaré vouloir « construire dans les prochaines semaines une solution nationale pour protéger les activités stratégiques » d’Atos. L’accord révélé le 9 avril « constitue une première étape dans la protection des activités stratégiques du groupe annoncée par le ministre le 19 mars »» a déclaré Bercy.
La préservation de Bull devrait être au cœur de l’audition, mercredi 10 avril, à 17 heures, de Jean-Pierre Mustier, le président du conseil d’administration d’Atos, et de son directeur général, Paul Saleh, par les affaires économiques. et les commissions des affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat dans le cadre d’une mission d’information ouverte en janvier. D’anciens administrateurs ou dirigeants du groupe, mais aussi actionnaires, ont déjà été entendus par des sénateurs, inquiets de l’avenir des activités sensibles d’Atos. Certains d’entre eux souhaiteraient transformer cette mission d’enquête en commission d’enquête, ce qui leur donnerait des pouvoirs d’investigation étendus.
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