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l’état peu reluisant de la Tamise révélé par la course Oxford-Cambridge

La saleté sur la rivière, mise en évidence par les déclarations des participants à la traditionnelle course entre les deux universités anglaises, est une conséquence de l’insuffisance du système de traitement des eaux.

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Les rameurs de Cambridge célèbrent (mais sans se jeter à l'eau) leur victoire sur Oxford, à Londres le 30 mars 2024 (STEPHEN CHUNG/XINHUA)

La traditionnelle course d’aviron entre Cambridge et Oxford, les deux prestigieuses universités anglaises, s’est déroulée samedi 30 mars. C’est Cambridge qui a gagné cette année, mais leur victoire est vite passée au second plan : ce dont tout le monde parle en Angleterre, c’est de la saleté sur la Tamise.

La rivière, selon les participants, était sale au point de rendre certains d’entre eux malades. Juste après la course, l’un des membres de l’équipage d’Oxford a expliqué avoir vomi ce matin-là, après plusieurs jours d’entraînement sur l’eau, qui selon lui était remplie d’excréments. Dans les jours qui suivent, trois autres rameurs révèlent être tombés malades.

Les organisateurs ont également demandé aux athlètes de ne pas sauter dans la rivière pour célébrer la victoire, comme c’est la coutume. En fait, peu avant la compétition, des analyses d’eau ont révélé des niveaux élevés de bactérie Escherichia Coli. Cela peut provoquer de graves infections. Cette bactérie se trouve dans l’eau sale. Selon River Action, une association qui milite pour la protection des cours d’eau, cette pollution a une origine bien identifiée : le rejet fréquent d’eaux usées dans la Tamise et ses affluents.

Le traitement des eaux usées, un véritable problème de société

Cela revient régulièrement, avec des images peu recommandables de cours d’eau ou même de mer. A plusieurs reprises, des photos du littoral dans des sites très touristiques comme Brighton ou Cornwall ont montré de longues stries brunes dans la mer, à l’endroit même où l’on se baigne quelques semaines plus tard. Une pollution que l’on ressent, que l’on voit.

Ce qui est en cause, c’est un système ancien, voire obsolète, que le pays ne modernise pas assez vite. En effet, l’évacuation des eaux pluviales et des eaux usées, notamment des toilettes, passe par les mêmes canalisations. Lorsqu’il pleut beaucoup, et c’est un pays où cela peut arriver, le système est débordé. Les centres de traitement ne peuvent pas faire face et le risque est que tout finisse dans les maisons par les canalisations. Il faut donc « lâcher le lest » et c’est là que l’on déverse le surplus dans les rivières ou dans la mer. C’est la responsabilité de Thames Water qui, pour ces journées et notamment la course Oxford-Cambridge, fait état de niveaux de pluie records les jours précédents.

Mais cela va bien au-delà, comme le prouvent les chiffres officiels : l’Angleterre a rejeté deux fois plus d’eaux usées sans traitement en 2023 qu’en 2022.

Eleon Lass

Eleanor - 28 years I have 5 years experience in journalism, and I care about news, celebrity news, technical news, as well as fashion, and was published in many international electronic magazines, and I live in Paris - France, and you can write to me: eleanor@newstoday.fr
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