Le 13 septembre 2023, alors qu’il était immobilisé pour des opérations de maintenance au chantier naval S. Ordzhonikidze, à Sébastopol (Crimée), le sous-marin diesel-électrique russe Rostov-sur-le-Don (classe Kilo) a été gravement endommagé lors d’une frappe de l’armée de l’air ukrainienne avec des missiles de croisière SCALP EG / Storm Shadow, tirés par des avions d’attaque Su-24 Fencer.
Outre ce sous-marin, le navire de débarquement Minsk (classe Ropucha), capable de transporter 10 chars et 340 soldats, a été quasiment détruit lors de cette frappe, sa superstructure ayant été soufflée selon les images satellites.
Plus tard, des photographies diffusées sur les réseaux sociaux ont permis de mesurer l’étendue des dégâts infligés au Rostov-sur-le-Don. L’un des missiles ukrainiens avait percé sa coque à l’arrière de son bunker (ou kiosque) avant d’exploser à l’intérieur. Et le compartiment servant à stocker ses torpilles et ses missiles de croisière Kalibr avait été éventré.
Des photos ont été publiées montrant le sous-marin amélioré de classe Kilo, apparemment détruit, touché par des missiles de croisière ukrainiens alors qu’il était en cale sèche à Sébastopol.https://t.co/xFIEToDkIX pic.twitter.com/himc4ouai8
— Benjamin Pittet (@COUPSURE) 18 septembre 2023
En outre, compte tenu des dégâts, on pourrait penser que ce sous-marin, admis au service actif en 2014, était irrémédiablement perdu pour la flotte russe de la mer Noire. Il a cependant été décidé de le restaurer.
« Le chantier naval de Sébastopol va terminer les réparations du Rostov-sur-le-Don et effacer les dégâts infligés par une frappe ukrainienne d’ici la fin du premier semestre de l’année », a déclaré en janvier une source industrielle à l’agence de presse officielle TASS. Et d’assurer que les dégâts n’étaient pas « critiques », contrairement à ce que laissaient penser des photographies diffusées quelques jours après l’attaque du sous-marin.
A priori, mais sans pouvoir le vérifier, ce calendrier a été respecté. Le 17 juillet, la même agence TASS indiquait en effet que les réparations du Rostov-sur-le-Don étaient sur le point d’être achevées. « Il y a quelque temps, le sous-marin a quitté le quai avec succès, ses réparations se poursuivent à flot », affirmait-elle, citant une source « proche du dossier ».
Mais après avoir été touché, le Rostov-sur-le-Don a été coulé… C’est du moins ce qu’affirme l’état-major ukrainien dans un communiqué publié le 3 août.
💥 Nuit bruyante en Crimée : une série d’explosions a eu lieu à Sébastopol, Balaklava, Saky, Yevpatoriya et Simferopol.
❗️Les résidents locaux écrivent sur « l’arrivée » près de la 13e usine de réparation navale de la flotte de la mer Noire à Killen Bay. pic.twitter.com/GyNsxxLc30
— MAKS 24 🇺🇦👀 (@Maks_NAFO_FELLA) 2 août 2024
« Dans le port de Sébastopol, le sous-marin de la flotte russe de la mer Noire « Rostov-sur-le-Don » a été attaqué avec succès. A la suite de l’impact, il a coulé sur place », a-t-il déclaré, sans fournir aucune preuve de ses affirmations.
« La destruction du Rostov-sur-le-Don prouve une fois de plus qu’il n’y a pas d’endroit sûr pour la flotte russe dans les eaux territoriales ukrainiennes de la mer Noire », a conclu l’état-major ukrainien, après avoir également revendiqué la responsabilité de la destruction partielle d’un système de défense aérienne russe S-400 Triumph.
Jusqu’à présent, ni les autorités russes en Crimée, ni le ministère russe de la Défense n’ont confirmé l’attaque contre le chantier naval de Sébastopol.
Depuis le début de la guerre, et sans marine depuis l’annexion de la Crimée en 2014, l’Ukraine aurait endommagé environ 30 % de la flotte russe de la mer Noire, l’obligeant à réaffecter une grande partie de ses navires à Novorossiysk.