l’Etat fait une offre de 700 millions d’euros pour racheter des activités sensibles
L’État a fait une offre de 700 millions d’euros pour racheter les activités jugées stratégiques et sensibles d’Atos, dont les supercalculateurs utilisés pour la dissuasion nucléaire, a annoncé vendredi le groupe informatique français en pleine restructuration.
Cette offre vise à éviter que ces activités, qui portent atteinte à la souveraineté de la France, ne tombent entre les mains d’acteurs étrangers. Elle intervient deux jours après le choix du consortium mené par Onepoint pour le rachat d’Atos.
Dissuasion nucléaire
La proposition de l’État, formulée dans une « lettre d’offre confirmative non engageante », porte sur « l’acquisition potentielle de 100 % des activités d’Informatique avancée, de Systèmes critiques et de Produits de cybersécurité de la division BDS (Big Data & Cybersecurity) » de Atos, a indiqué le groupe. Ces activités incluent les supercalculateurs utilisés pour la dissuasion nucléaire, les contrats avec l’armée française et les produits de cybersécurité.
« Cette offre confirmative non engageante porte sur une valeur d’entreprise globale de 700 millions d’euros », poursuit Atos. L’offre de l’Etat était attendue pour la mi-juin. La valeur indicative de ces activités a été estimée entre 700 millions et un milliard d’euros, a indiqué Atos fin avril au début des discussions avec l’Etat en vue de leur acquisition. « Aucune certitude ne peut être apportée quant à l’issue des négociations et à la conclusion d’un accord définitif entre les parties », a prévenu Atos.
Sécuriser les actifs « ultrasensibles »
Son conseil d’administration, sous l’égide de la conciliatrice Hélène Bourbouloux, et sa direction « discuteront de cette proposition avec l’État ». « Nous ferons tout pour protéger la partie des actifs dits ultrasensibles, mais nous serons très vigilants pour qu’ils ne soient pas bradés », a déclaré mercredi aux Echos David Layani, patron de Onepoint, après avoir remporté le concours. pour le rachat d’Atos au milliardaire tchèque Daniel Kretinsky.
Atos confirme « son objectif de parvenir à un accord définitif de restructuration financière avec le consortium Onepoint et ses créanciers financiers, qui sera ensuite mis en œuvre selon une procédure accélérée dédiée, d’ici juillet ».