La justice « a reconnu la responsabilité de l’Etat dans huit dossiers », a assuré mercredi le tribunal administratif de Cergy-Pontoise.
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L’État a été condamné pour les heures perdues par les élèves de l’académie de Versailles (Yvelines) en raison du défaut de remplacement des enseignants, a statué mercredi 10 avril le tribunal administratif de Cergy-Pontoise. Cette procédure s’inscrit dans le cadre de l’opération collective nationale #OnVeutDesProfs, qui en 2022, il a engagé des poursuites contre l’État dans diverses localités du pays pour obtenir qu’il assure l’organisation du service public en cas d’absences des enseignants. Selon le collectif, cette action concerne plus de 340 demandes dans 20 académies.
Au tribunal de Cergy-Pontoise, 12 dossiers ont été soumis à la juridiction des étudiants qui « se plaignait d’avoir été privé d’un volume très important d’heures d’absence cumulées au cours d’une même année scolaire (…) sans que le recteur de l’académie de Versailles puisse justifier d’éventuelles nécessités inhérentes à l’organisation du service. « Le tribunal a reconnu la responsabilité de l’État dans huit cas et l’a condamné à indemniser les huit requérants pour les dommages résultant de la perte de la chance de leurs enfants de réussir leurs années futures et leurs cours scolaires en raison de la rupture dans la continuité pédagogique »détaille la juridiction dans un communiqué.
Indemnité de 150 euros
Dans deux jugements datés du 3 avril publiés sur son site Internet, le tribunal a condamné l’État à verser 150 euros aux familles pour le préjudice subi. Il a également renvoyé trois dossiers et rejeté une demande. Le gouvernement cite régulièrement le chiffre de « 15 millions d’heures » enseignement « perdu » en raison d’absences non remplacées d’enseignants.
Selon le ministère, ces chiffres sont tirés d’une étude de son service statistique (Depp). Il indique que 8,8% des 175 millions d’heures enseignées dans l’enseignement secondaire (collèges et lycées) en 2020-21 n’étaient pas dispensées, soit 15,4 millions d’heures. La Cour des comptes a estimé dans un rapport de 2021 que dans l’enseignement secondaire, près de 10 % des heures de cours avaient été « perdu » en 2018-2019, en hausse de 24 % sur un an, principalement en raison des difficultés de remplacement des absences de courte durée (moins de 15 jours).