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L’essor des bornes de recharge cache une réalité plus complexe

Actualités sur les voitures électriques

L’essor des voitures électriques en France ne fait plus aucun doute. Avec la croissance exponentielle du parc de véhicules zéro émission, la question des infrastructures de recharge devient cruciale. Vous vous demandez peut-être où en est le déploiement des bornes de recharge dans le pays ? Quelle est leur fiabilité ? Et surtout, combien cela va-t-il vous coûter ? Plongeons ensemble dans les dernières données pour faire le point sur la situation.

Une explosion du nombre de bornes de recharge

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : la France compte désormais 143 678 bornes de recharge accessibles au public. Il s’agit d’une augmentation spectaculaire de 37 % par rapport à l’année précédente. Cette croissance rapide répond enfin aux promesses du gouvernement, bien que tardivement. L’objectif de 100 000 points de recharge, initialement prévu pour 2021, a été largement dépassé.

Ce déploiement massif se traduit par une moyenne nationale de 213 points de recharge pour 100 000 habitantsUn ratio qui place la France parmi les bons élèves européens en matière d’équipement. Mais attention, ces chiffres cachent de fortes disparités régionales.

La carte de France des terminaux : des inégalités persistantes

Sans surprise, l’Île-de-France se porte bien avec 6 040 stations pour un total de 24 639 terminaux. La région capitale dispose d’une impressionnante puissance de charge de 674 936 kW. Mais c’est la région Auvergne-Rhône-Alpes qui remporte la palme de la puissance installée avec 777 878 ​​kW répartis sur 16 991 terminaux.

A l’autre bout du spectre, les territoires d’outre-mer peinent à suivre. La Guyane est en queue de peloton avec seulement 31 stations pour 50 bornes, totalisant à peine 811 kW de puissance de recharge. Un contraste saisissant qui illustre les défis logistiques et économiques auxquels sont confrontés ces territoires éloignés.

Voici un aperçu de la répartition des terminaux par type d’emplacement :

  • Commerces et centres commerciaux : la majorité
  • Parkings publics : en deuxième position
  • Routes : complète le podium

Puissance de charge : entre vitesse et réalité sur le terrain

Si les médias mettent souvent en avant les bornes ultra-rapides, la réalité du terrain est plus nuancée. La répartition des bornes selon leur puissance de charge est la suivante :

Type de terminalPourcentage
CA 7,4 – 22 kW48%
CA32%
DC (toutes puissances)18%

Les bornes de recharge à courant alternatif (AC) de 7,4 à 22 kW dominent largement le paysage, représentant près de la moitié du parc installé. Ces bornes offrent un bon compromis entre temps de charge et coût d’installation. Les bornes de recharge à courant continu (DC) rapides et ultra rapides, bien que moins nombreuses, jouent un rôle crucial pour les longs trajets et les recharges d’appoint.

Fiabilité accrue : la fin du cauchemar des terminaux cassés ?

Bonne nouvelle pour les utilisateurs de voitures électriques : la fiabilité des bornes de recharge s’améliore sensiblement. Selon Clément Molizon, délégué général de l’Avere-France, le taux de disponibilité global atteint désormais 79%en hausse d’un point. Encore plus impressionnant, la charge ultra-rapide affiche une augmentation de 5 points pour atteindre une disponibilité de 75 %.

Ces chiffres sont cruciaux car ils reflètent la proportion de bornes qui ne sont ni en panne ni en maintenance, et sont donc prêtes à être utilisées. Une amélioration qui devrait rassurer les conducteurs et réduire le fameux « stress de la panne » souvent évoqué par les néophytes de la mobilité électrique.

L’autre face de la médaille : l’inflation des tarifs de recharge

Si les infrastructures s’améliorent, votre portefeuille risque d’en souffrir. La hausse des coûts de l’électricité se répercute directement sur les tarifs de recharge. En l’espace de quelques mois, les prix ont bondi :

  • Courant alternatif : de 0,32 € à 0,65 € par kWh
  • Courant continu : de 0,33 € à 0,48 € par kWh

Ces tarifs, appliqués entre opérateurs de mobilité (eMSP) et opérateurs de terminaux (CPO), ne représentent que la base du coût final pour l’usager. Il faut y ajouter la marge de l’opérateur, ce qui peut alourdir sensiblement la facture.

Cette hausse des prix pose la question de l’accessibilité à long terme de la mobilité électrique. Alors que l’argument économique a souvent été mis en avant pour justifier le passage à l’électrique, l’écart avec les énergies fossiles se réduit. Une situation qui pourrait freiner l’adoption massive des véhicules électriques, pourtant cruciale pour atteindre les objectifs climatiques.

Perspectives : entre optimisme et vigilance

Le paysage de la recharge électrique en France évolue à grande vitesse. L’augmentation du nombre de bornes et l’amélioration de leur fiabilité sont des signaux extrêmement positifs pour l’avenir de la mobilité électrique. Vous pouvez désormais envisager des trajets longue distance avec plus de sérénité, sachant que le réseau de recharge s’étend chaque jour.

L’augmentation des tarifs de recharge constitue toutefois un point de vigilance majeur. Elle pourrait remettre en cause l’équation économique de la voiture électrique pour de nombreux ménages. Pouvoirs publics et opérateurs devront trouver un équilibre entre rentabilité des infrastructures et accessibilité pour les usagers.

L’enjeu est de taille : maintenir l’attractivité de la mobilité électrique tout en assurant la pérennité économique du réseau de recharge. La réussite de la transition vers une mobilité plus propre en France dépendra de cette équation complexe. A vous de rester attentif à l’évolution de ces paramètres pour faire les choix les plus judicieux dans votre transition vers l’électrique.

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Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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