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L’Espagne supprime les « visas dorés », alimentant la flambée des prix de l’immobilier

L’Espagne supprime les « visas dorés », alimentant la flambée des prix de l’immobilier
La ministre espagnole du Logement, Isabel Rodriguez, lors d'une conférence de presse à Madrid, le 9 avril 2024.

« Des investisseurs chinois achètent votre maison. » Coincés sous les essuie-glaces des voitures, ces tracts ont inondé les quartiers du sud et de l’est de Madrid depuis que le gouvernement a annoncé en avril son intention de supprimer les visas dorés. titres de séjour accordés depuis 2013 aux ressortissants étrangers qui achètent un bien immobilier d’une valeur supérieure à 500 000 euros dans le pays. « Nous prendrons les mesures nécessaires pour que le logement soit un droit et non un produit de spéculation »a déclaré le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, en incluant la mesure dans un plan destiné à contrer la forte hausse des loyers et des prix de l’immobilier et les difficultés de trouver un logement dans les principales villes du pays. En dix ans, les prix des loyers ont doublé à Madrid. A Barcelone, ça a bondi de 65%.

Sept mois plus tard, la suppression des « visas dorés » vient d’être approuvée en première lecture au Congrès des députés, jeudi 14 novembre, au travers d’un amendement inscrit dans une loi du« l’efficacité de la justice ». Il devra encore passer devant le Sénat avant son approbation définitive. Et d’ici là, « les investisseurs qui, avant la date d’entrée en vigueur de cette disposition, auront présenté la demande correspondante, pourront recevoir le visa », précise le texte. De quoi inciter à une nouvelle accélération des demandes.

Ces derniers mois, l’annonce de la fin des « golden visas » a eu l’effet inverse de l’objectif affiché : les investisseurs se précipitent pour saisir leur « dernière chance », les demandes d’informations se multiplient dans les agences spécialisées, et les cabinets de conseil juridique se multiplient. leurs campagnes publicitaires destinées à leurs clients internationaux. « Les acheteurs sont pressés, car il semble qu’en 2025 ces visas n’existeront plus », explique Chen Tianchi, responsable du bureau barcelonais de l’agence immobilière Eticasa, spécialisée dans le conseil aux acheteurs chinois. Nos clients achètent souvent après une visioconférence, sans se déplacer. Nous leur proposons un ou plusieurs appartements pour atteindre les 500 000 euros demandés. Et nous les aidons à gérer les documents qu’ils doivent nous transmettre, notamment sur l’origine des fonds. Le processus peut durer environ deux mois. Pour eux, c’est le moyen le plus simple d’obtenir un permis de séjour de trois ans, extensible à cinq ans, qui peut ensuite leur ouvrir la porte à une demande de nationalité espagnole. »

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