L’Espagne met fin aux «visas dorés» pour lutter contre la spéculation
Instaurés par le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy en 2013, alors que le marché immobilier était au plus bas, les « visas dorés », qui donnent droit à un permis de séjour, n’existent plus. Afin de contrer une dynamique spéculative, le leader socialiste Pedro Sanchez a annoncé leur disparition qui doit être ratifiée ce mardi 9 avril en Conseil des ministres.
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Mauvaise nouvelle pour tous ces millionnaires qui échangent leur résidence en échange d’un investissement immobilier. Les très riches ne pourront plus s’établir ainsi en Espagne, rapporte notre correspondant à Madrid, François Musseau. Depuis 2013, tout étranger qui investissait au moins 500 000 euros dans l’immobilier ou dans une entreprise espagnole se voyait automatiquement octroyer un « golden visa », ces fameux golden visas comme on les appelle, c’est à dire un permis de séjour et de travail de trois ans.
Introduit en 2013 par le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy qui voulait relancer les investissements dans le pays, en pleine crise économique provoquée par la crise financière et immobilière, le système a bien fonctionné pendant toutes ces années : 6 200 visas dorés ont été délivrés. été accordée. accordées, pour une valeur totale estimée à environ 5 milliards d’euros. Pour l’essentiel, 65 %, des fortunes chinoises et russes.
Mais le Premier ministre Pedro Sanchez a annoncé le 8 avril que le gouvernement « supprimer l’octroi de « visas dorés » permettant d’obtenir un titre de séjour lorsque plus d’un demi-million d’euros sont investis dans l’immobilierr ».
Régime d’exception
Raison avancée par les socialistes au pouvoir : cela contribue à laspéculation immobilière et augmente le coût du logement. « Nous luttons ainsi contre le commerce spéculatif, et œuvrons pour le droit au logement, a déclaré Pedro Sánchez. Il n’est pas normal que la moitié de la population consacre plus de 30 % de ses revenus au remboursement de son logement ou au paiement de son loyer. » Cette suppression, qui sera validée mardi en Conseil des ministres, permettra de lutter contre « investissement spéculatif » dont souffrent « beaucoup de jeunes et de familles « , aujourd’hui incapable d’accéder à un logement, a-t-il poursuivi.
Plusieurs pays du sud de l’Europe, qui avaient eu recours à des programmes similaires pour attirer les investissements pendant la crise financière, ont décidé ces derniers mois de serrer la vis face à ce régime d’exception très contesté. Le Portugal a ainsi cessé de délivrer des « visas dorés » début 2023, dans un contexte de flambée des prix de l’immobilier. Fin mars, La Grèce a durci les règles régissant l’octroi de ces permis de séjour exceptionnels.
Selon le quotidien L’économisteIl existe une autre raison cachée : les « visas dorés » présentent le risque de donner trop de pouvoir à de gros capitaux provenant de pays ennemis comme la Chine, la Russie ou l’Iran.