Capture d’écran
Une vidéo faussement humoristique partagée par un ministre israélien illustre la crise provoquée par la reconnaissance de l’État palestinien par plusieurs pays européens.
INTERNATIONAL – Premières conséquences de la reconnaissance par Madrid de l’Etat palestinien. La querelle diplomatique entre Israël et l’Espagne a pris une nouvelle tournure ce dimanche 26 mai, avec une vidéo tristement ironique relayée par l’État hébreu pour alimenter la colère du gouvernement de Pedro Sanchez.
En réaction à la décision de l’Espagne de reconnaître l’État palestinien, le ministre israélien des Affaires étrangères, Israel Katz, a partagé sur son compte X une vidéo qui a tout d’une attaque politique. Celui-ci, accompagné d’un message adressé au Premier ministre espagnol Pedro Sanchez, montre de manière très peu subtile un montage alternant entre une vidéo de danseurs de flamenco et des images d’hommes armés du Hamas, notamment lors de l’attentat du 7 octobre.
Sur fond de musique andalouse, la vidéo envoie un message clair : « Hamas : merci l’Espagne « . Et dans son propre message sur X, Israel Katz dit à Pedro Sanchez que le Hamas » merci pour ses services « .
L’Espagne reste inflexible
Une provocation particulièrement mal accueillie par Madrid, qui s’est empressé de dénoncer la diffusion et le partage de cette vidéo sur les réseaux sociaux, jugée « scandaleux et exécrable » par le chef de la diplomatie espagnole José Manuel Albares.
Lors d’une conférence de presse, le ministre des Affaires étrangères d’Espagne a également dénoncé l’attitude de son homologue israélien, rappelant que « tout le monde sait, en particulier mon collègue israélien, que le gouvernement espagnol a condamné le terrorisme du Hamas dès le début et dans toutes ses actions. », rapporte le réseau de médias européen Euractiv.
» Je l’ai dit à plusieurs reprises, et je le répète ici aujourd’hui : le peuple d’Israël est un peuple ami du peuple espagnol et Israël, bien sûr, a le droit d’avoir son propre État. »« , a-t-il ajouté, comme pour apaiser les tensions après la décision forte de Madrid à propos de l’Etat de Palestine. Le ministre est néanmoins resté inflexible sur sa décision, assurant que « personne ne nous obligera à le faire (modifier son positionnement) « .
Le partage de cette vidéo par un ministre israélien n’est cependant pas la première action de l’État hébreu pour sanctionner les pays qui reconnaîtront l’État palestinien à partir du 28 mai. Car outre l’Espagne, l’Irlande et la Norvège ont également suivi cette voie mercredi dernier. . Une voie déjà empruntée quelques jours plus tôt par la Slovénie.
» Mesures punitives préliminaires »
Preuve que la crise entre l’Espagne et Israël est aiguë, ce lundi 27 mai, le ministère israélien des Affaires étrangères a ordonné au consulat espagnol à Jérusalem de cesser ses services aux Palestiniens à partir du 1er juin. être « autorisé à fournir des services consulaires aux résidents de la circonscription consulaire de Jérusalem uniquement, et (ne sera) pas autorisé à (…) exercer une activité consulaire à l’égard des résidents de l’Autorité palestinienne »précise le communiqué.
Des décisions décrites par Israel Katz comme « mesures punitives préliminaires contre le consulat espagnol à Jérusalem, suite à la reconnaissance par le gouvernement espagnol d’un État palestinien ». « Quiconque récompense le Hamas et tente de créer un Etat terroriste palestinien n’entrera pas en contact avec les Palestiniens »a-t-il ajouté dans son avertissement.
Très critique à l’égard de l’action du Premier ministre israélien Benjamin Netanhayu, l’Espagne a demandé samedi à Israël de se conformer à l’ordonnance de la plus haute juridiction de l’ONU. Avec la demande de cesser immédiatement ses bombardements et attaques terrestres sur la ville gazaouie de Rafah, encore touchée dans la nuit de dimanche à lundi par des frappes meurtrières sur un centre de réfugiés, qui ont fait plus de 30 morts.
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