L’Espagne fait face à une forte augmentation des arrivées de migrants

Entre le 1er janvier et le 15 août, 31 155 migrants sont arrivés en Espagne, contre 18 745 au cours de la même période l’année dernière.

Un constat qui a poussé le Premier ministre Pedro Sánchez à effectuer une tournée en Afrique de l’Ouest pour inciter les principaux pays concernés à empêcher ces départs.

Aux îles Canaries, il ne se passe pas un jour sans que l’on signale l’arrivée d’une embarcation de fortune. Le gouvernement espagnol du socialiste Pedro Sánchez est confronté à une augmentation spectaculaire de l’arrivée de migrants illégaux, principalement dans cet archipel situé au large de la côte nord-ouest du continent africain. Selon le ministère espagnol de l’Intérieur, entre le 1er janvier et le 15 août de cette année, 22 304 migrants sont arrivés aux îles Canaries, contre 9 864 à la même période l’année dernière, soit une augmentation de 126 %.

Pedro Sanchez en Afrique de l’Ouest

Une situation qui a poussé le chef du gouvernement espagnol à entreprendre, du mardi 27 au jeudi 29 août, une tournée dans trois des pays les plus touchés : la Mauritanie, la Gambie et le Sénégal. Pedro Sánchez s’était déjà rendu en février en Mauritanie, principal point de départ des migrants. On ne connaît pas encore la nature et le montant de l’aide qu’il compte offrir à ces pays pour les encourager à faire tout leur possible pour endiguer cette vague migratoire.

Selon le président du gouvernement régional des îles Canaries, Fernando Clavijo, « plus de 150 000 réfugiés » sont prêts à prendre la mer vers son archipel depuis la Mauritanie. Ce dernier a notamment exhorté l’Union européenne à prendre ses responsabilités, « pour que les Canaries ne supportent pas seules toute la pression migratoire en provenance d’Europe »parce que ces migrants « arrivent en Europe, en Espagne, et pas seulement aux Canaries. »

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Cette tendance à la hausse devrait s’accentuer d’ici la fin de l’année, en raison de l’amélioration attendue des conditions de navigation dans cette zone de l’Atlantique. Le chiffre record de 39 910 arrivées enregistré l’année dernière pourrait donc être battu, confirmant que cette route atlantique vers les Canaries est devenue la principale voie d’accès des migrants à l’Espagne, malgré son extrême dangerosité, qui provoque la mort de milliers d’entre eux chaque année.

Mais les Canaries ne sont pas la seule région du sud de l’Espagne concernée par ce phénomène. La petite ville de Ceuta, enclave espagnole sur la côte nord du Maroc, a également enregistré une forte hausse des arrivées ces dernières semaines. Ceuta est l’une des seules frontières terrestres de l’UE avec le continent africain.

Pour ces régions, le problème le plus urgent est celui des migrants mineurs qui arrivent seuls. Alors que les adultes relèvent de la compétence financière du gouvernement central, les moins de 18 ans, en revanche, relèvent exclusivement de la responsabilité des régions. Celles qui sont en première ligne sont donc complètement dépassées par l’explosion du nombre de migrants mineurs dont elles doivent s’occuper. Aux Canaries, le gouvernement régional doit actuellement subvenir aux besoins de 5 100 mineurs étrangers, alors que ses centres ne peuvent accueillir que 2 000 personnes.