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L’Espagne entre fréquentation touristique record et exaspération des habitants

En 2024, l’Espagne battra des records de fréquentation touristique, ce qui pourrait rapporter près de 200 milliards d’euros à l’économie locale. Mais cet afflux attise la colère des habitants qui considèrent que leur territoire est dénaturé par ces voyageurs.

C’est un entre-deux que l’Espagne devra gérer cette année et à l’avenir. Pour la première fois de son histoire, le pays ibérique va atteindre des records de fréquentation. +8,6 de croissance en un an pour un total de 200 milliards injectés dans l’économie espagnole selon le site d’information El Diario, citant José Luis Zoreda, vice-président de l’agence Exceltur qui regroupe les professionnels du secteur. Cela représenterait 50 milliards d’euros supplémentaires en 5 ans.

Sur le papier, ces chiffres sont prometteurs et devraient permettre aux entreprises et aux entreprises d’anticiper sereinement les mois à venir. Exemple avec les constructeurs aériens qui tablent sur 240 millions de billets vendus, soit une hausse de 13,5% en un an, toujours selon El Diario.

Parmi les destinations les plus prisées : l’Andalousie, les îles Canaries ou encore Barcelone. Mais les habitants de ces territoires ne voient pas d’un bon oeil cette surpopulation touristique malgré les retombées économiques.

Comme le rapporte l’AFP, les locaux expriment leur mécontentement face à certaines destinations prisées des vacanciers. À Malaga, ville côtière d’Andalousie, certains collent des autocollants sans équivoque : «rentrer chez soi« , « ça pue les touristes » peut-on notamment lire dans les rues.

Plus au nord, les Barcelonais sont dans le même état d’esprit avec plus de subtilité pour rafraîchir les touristes à leur arrivée. Les habitants ont installé de fausses pancartes avec le message «chutes de pierres » ou « méduse dangereuse« .

Dans d’autres villes prisées pour le soleil et la mer, les autorités ont pris des mesures radicales. À Majorque, dans les îles Baléares, l’arrivée sur ses côtes est limitée à trois navires de croisière maximum. A proximité, l’île de Minorque envisage de limiter l’accès aux voitures. Il y a une semaine, des centaines de personnes se sont rassemblées aux îles Canaries pour protester contre le modèle touristique actuel.

« Grandir pour grandir, sans valoriser les impacts de cette croissance, peut être contre-productif. » résume José Luis Zoreda. Un dilemme qui pourrait tourner au casse-tête si la fréquentation reste aussi élevée.

Eleon Lass

Eleanor - 28 years I have 5 years experience in journalism, and I care about news, celebrity news, technical news, as well as fashion, and was published in many international electronic magazines, and I live in Paris - France, and you can write to me: eleanor@newstoday.fr
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