Le projet Neom, lancé en 2017 par le prince héritier saoudien Mohammed Ben Salmane, symbolise l’ambition du royaume de s’imposer à la pointe de l’innovation urbaine. Avec un budget titanesque estimé à 500 milliards de dollars, ce projet architectural situé dans le désert du nord-ouest de l’Arabie saoudite fait partie du programme Vision 2030, qui vise à diversifier l’économie au-delà des hydrocarbures. Mais malgré ses promesses futuristes, Neom doit faire face à des défis de taille qui soulèvent des interrogations sur sa faisabilité et son influence.
Neom : qu’est-ce qui se cache derrière ces projets ambitieux ?
Neom est une mosaïque d’éléments spectaculaires destinés à métamorphoser la région en un pôle mondial d’innovation et de luxe. Parmi ces composantes, on trouve un port commercial stratégique sur la mer Rouge pour renforcer la position commerciale saoudienne. Il y a aussi une station balnéaire ultra-luxueuse sur une île, conçue pour attirer les ultra-riches du monde entier.
Autre idée audacieuse : une station de ski dans des montagnes presque jamais enneigées, défiant ainsi Dame Nature pour offrir une expérience unique aux visiteurs. Cependant, c’est « The Line », cette ville futuriste et centre techno s’étalant sur plus de 150 km, qui capte vraiment l’attention. Imaginez un mur de verre atteignant 500 mètres de hauteur !
Malgré les grandes ambitions, le développement de Neom a pris pas mal de retard et les objectifs ont dû être revus. En octobre dernier, seule l’île balnéaire chic Sindalah a été inaugurée — un maigre progrès par rapport aux attentes initiales. Quant à « The Line », bien que le plan prévoyait d’atteindre 170 km en 2023, seulement 2,4 km ont vu le jour jusqu’à présent.
Ces retards sont dus à plusieurs facteurs comme les problèmes de gestion et les conditions difficiles rencontrées par les ouvriers. Près de 100 000 travailleurs venus principalement du Pakistan, du Bangladesh et des Philippines bossent là-bas dans des conditions souvent précaires. Logés dans des camps où l’hygiène laisse à désirer, ils subissent aussi des abus graves tels que « viols collectifs, tentative de meurtre et trafic de drogue ».
Quand humains et infrastructures trinquent
Les conséquences humaines et infrastructurelles liées au projet Neom inquiètent sérieusement. La croissance rapide des infrastructures a entraîné une augmentation notable des accidents routiers dans la région. Des incidents aussi graves que celui où des enfants âgés d’à peine huit ans conduisaient des camions ont été signalés.
En plus, le départ surprise du PDG Nadhmi Al-Nasr fin 2024 a ajouté aux remous internes du projet. Son successeur intérimaire, Aiman Al-Mudaifer, a tenté d’expliquer ces péripéties en invoquant le bouleversement inhérent à un projet d’une telle ampleur.
Un tableau humain préoccupant
Les chiffres dressent un tableau humain inquiétant depuis le lancement du programme Vision 2030 en 2016 en Arabie saoudite. Un documentaire britannique révèle que 21 000 ressortissants indiens, bangladais et népalais ont trouvé la mort dans le pays depuis cette date.
Aiman Al-Mudaifer assure néanmoins que Neom « entre dans une nouvelle phase », espérant renverser la vapeur malgré tous les obstacles rencontrés jusqu’ici.
Alors que Neom poursuit son chemin semé d’embûches vers une réalisation partielle ou totale, il est primordial pour les observateurs internationaux et locaux d’analyser avec soin non seulement les avancées technologiques mais aussi les implications sociales et éthiques associées à ce colossal chantier urbain futuriste (un vrai casse-tête !).
Une réaction ? Laissez un commentaire
Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre Newsletter gratuite pour des articles captivants, du contenu exclusif et les dernières actualités.