Les vols à l’étalage augmentent de plus de 41% en un an : il offre 100$ à ses employés témoins d’un vol

Alors que le nombre de vols à l’étalage a explosé de 41 % en seulement un an, selon les données de la Sûreté du Québec (SQ), des commerces comme les magasins de jeux Imaginaire vont jusqu’à offrir de 100 $ à 500 $ à leurs employés pour les aider à combattre ce fléau sur le plancher.

« Le vol à l’étalage fait partie de notre quotidien », résume-t-il calmement dans Journal Sébastien Côté, directeur adjoint des huit magasins de jeux Imaginaire, avec plus de 350 employés au Québec et en Ontario.

« Si un employé constate un vol et le signale à son gestionnaire, on lui donne 100 $. S’il s’agit d’un vol interne, on offre 500 $ », explique celui qui a pris le taureau par les cornes.

41% d’augmentation

Alors que les Québécois vivent d’un chèque de paie à l’autre et que l’inflation continue de ronger leur portefeuille, les vieilles pièces de monnaie étincelantes, les pièces d’or étincelantes et les Legos soigneusement emballés de sa boutique sont dans la ligne de mire des voleurs.

« Les Legos ne valent pas forcément cher, mais c’est un objet facile à revendre sur Marketplace en une demi-heure. Pour eux, c’est de l’argent facile », illustre Sébastien Côté, d’Imaginaire, en montrant les vitrines de figurines danoises dans des boîtes neuves.

Des caméras, des fenêtres verrouillées et des employés hyper vigilants ont aidé son magasin de jouets à freiner les vols à l’étalage, mais d’autres entreprises ont eu plus de mal à stopper le cancer.

En l’espace d’un an seulement, entre 2022 et 2023, les vols enregistrés sur le seul territoire de la Sûreté du Québec (SQ) sont passés de 1 905 à 2 695, soit une hausse de 790, ou de 41 %.

Pour les cas de 5000 $ et plus, ce chiffre est passé de 1881 à 2662, soit une hausse de 781, ou de 42 %. Pire encore, alors que l’année 2024 n’est pas encore terminée, plus de 1776 vols ont déjà été rapportés à la SQ.

À Longueuil, les vols déclarés sont passés de 947 à 1062 pour la même période, soit une hausse de 115, ou de 12 %, selon les corps policiers. À Montréal, on a observé une hausse de 581, ou de 15 % (voir tableau ci-dessous).

Crime organisé

Selon Michel Rochette, président du Conseil canadien du commerce de détail (CCCD), Québec, après la pénurie de main-d’œuvre, le vol à l’étalage est l’épine dans le pied des détaillants… qui sont alors obligés de refiler la facture aux clients.

« La police n’intervient pas suffisamment, il y a donc beaucoup de dossiers qui n’existent pas », déplore-t-il. Il constate une augmentation des vols plus violents.

Michel Rochette, du CCCD, déplore que le crime organisé soit de plus en plus actif dans les commerces. « Il n’a jamais été aussi facile de revendre en ligne de la marchandise volée. On voit des gens remplir leur panier et sortir en courant du magasin », déplore-t-il.

Heureusement, une offensive de son organisation et de la police a permis l’arrestation de 1000 récidivistes au début de l’année.

« Ce ne sont pas tous les commerces qui ont des agents de sécurité. De plus, lorsque les agents de sécurité arrêtent quelqu’un mais que la police ne vient pas, ils doivent le libérer », conclut Michel Rochette.

CINQ MOYENS UTILISÉS PAR LES DÉTAILLANTS POUR LUTTER CONTRE LE VOL

• Dispositifs antivol
• Agent de sécurité
• Photo d’un récidiviste publiée
• Vérification des reçus à la sortie
• Caméra sensible au mouvement

(Source : Conseil canadien du commerce de détail (CCCD))