Et un, et deux, et trois zéro ! France 1998 en foot ? Non, Paris 2024 en volley. C’est avec un score qui ne transigeait pas en un seul set (25-19, 25-20, 25-23) que l’équipe nationale s’est imposée face à la Pologne, samedi 10 août, pour remporter le tournoi olympique. Dans la stricte continuité d’une demi-finale déjà maîtrisée de bout en bout (25-20, 25-21, 25-21), le 8 août, face à l’autre grand favori, l’Italie.
Transformé depuis le début de la compétition en une synthèse assourdissante entre discothèque à l’ancienne et divertissement de foire commerciale – « Nous y allons, mesdames et messieurs., pour le karaoké géant !l’orateur a crié avant que le DJ ne continue avec Allumer le feu –L’Arena Paris Sud 1, à Paris, a vécu un moment historique pour le volley français : en conservant leur titre conquis en 2021 à Tokyo face à des Russes évoluant sous bannière neutre, le capitaine Benjamin Toniutti et ses coéquipiers ont réalisé un doublé, qui leur a permis d’intégrer un club fermé. Avant eux, seuls deux géants, chez les hommes, l’URSS, en 1964 et 1968, et les Etats-Unis, en 1984 et 1988, avaient réussi à se maintenir sur la plus haute marche du podium.
Cet exploit permet à Eric Tanguy, président de la Fédération Française de Volley-Ball, d’affirmer sans crainte de se tromper que « Cette équipe est sans doute la plus grande de l’histoire du volley français »En fait, les anciens n’avaient pas pu faire mieux qu’un quart de finale à Séoul en 1988. « C’est une revanche pour la génération précédente qui n’avait rien gagné « , a déclaré la libéro Jenia Grebennikov.
Une vie presque monastique
Mais aussi, « à cette autre époque, avec (l’entraîneur) Laurent Tilliequand on luttait pour se qualifier pour l’Euro »avant de le remporter en 2015 et de créer la surprise six ans plus tard à Tokyo. « Quand on est arrivés, la fédération n’avait pas d’argent, on logeait dans des hôtels de merde et je ne sais même plus où on était au classement mondiala rappelé Nicolas Le Goff, un joueur central dépassant les deux mètres. C’est mieux que de rejoindre une équipe qui est déjà au sommet du monde et qu’il faut maintenir. (à ce niveau). »
Les Bleus du sélectionneur italien Andrea Giani avaient convenu que leur vie au village olympique serait presque monacale pendant la quinzaine. La communauté – « Nous sommes une famille, nous sommes unis, nous sommes frères »dit le « pointeur » (ailier) Jean Patry – est toujours resté groupé pour ne pas être dérangé par les distractions offertes par la capitale. « Nous avons vu les familles une fois et pendant une heure »a déclaré le central Barthélémy Chinenyeze sans rechigner.
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