les voitures thermiques et hybrides seront plus taxées, les véhicules 100% électriques recevront moins d’assistance – Libération
Malus écologique plus élevé, bonus écologique plus faible, majoration du malus au poids… Le gouvernement pourra tourner la question dans le sens qu’il souhaite : dans le projet de loi de finances (PLF) pour 2025, présenté ce jeudi 10 octobre, les automobilistes seront globalement reçoivent moins d’aide que l’année dernière et devront souvent payer plus cher pour leur nouveau véhicule. Au total, le secteur devrait voir 800 millions d’euros de dépenses en moins et 300 millions d’euros de recettes en plus, soit 1,1 milliard d’euros de participation à l’effort annoncé par Bercy. Mais même si les ministres se targuent de sanctionner les véhicules moins vertueux, il s’agit plutôt d’une réduction globale de l’action de l’État en faveur des voitures thermiques, hybrides et électriques. De quoi remettre en question la réelle prise en compte du « dette écologique » fustigé par Michel Barnier lors de sa déclaration de politique générale le 1er octobre.
Le PLF a décidé d’augmenter le malus écologique sur les achats, ce qui augmente le coût des véhicules en fonction de leurs émissions carbone. « Pour favoriser la transition énergétique du parc automobile, les malus sur les émissions de CO2 applicables aux véhicules particuliers seront renforcés » explique le cadre dans le dossier de presse du PLF. En fait, presque tous les véhicules thermiques seront concernés, certains voyant le malus augmenter lorsque d’autres le seront pour la première fois. Longtemps épargnés, les véhicules hybrides passeront eux aussi à la caisse, en raison de la révision des critères sur le malus de poids et les émissions réelles de cette motorisation.
Moins d’aide alors que les ventes sont en baisse
Mobilians, syndicat professionnel qui représente plusieurs milliers de stations-service traditionnelles, et le cabinet Dataneo ont fait leurs calculs : « Alors qu’environ 40 % des véhicules étaient soumis au malus (CO2 et/ou poids) en 2023, cette part passera à 80 % des véhicules immatriculés en 2027. » Sselon eux, alors que le montant moyen de l’amende est de 754 euros en 2024, il pourrait être de 1 543 euros en 2025 et même 2 524 euros en 2027. En 2025, cela devrait rapporter 300 millions de plus à l’État, soit le même montant que le réduction des avantages en nature pour les véhicules thermiques de société.
Si le gouvernement présente cette décision comme une manière de favoriser la transition énergétique, les véhicules 100 % électriques, censés remplacer les thermiques pour que la France respecte ses engagements de décarbonation, seront durement touchés. Dans le PLF 2025, une enveloppe d’un milliard d’euros est dédiée à l’achat de véhicules propres. Il s’agit d’une baisse d’un tiers par rapport à celle de 1,5 milliard enregistrée au PLF 2024. « Grâce aux économies d’échelle et aux progrès sur les batteries, le coût des véhicules électriques baisse et leur part dans les ventes augmente de manière dynamique (près de 20% en 2024 contre 10% en 2021), réduisant ainsi le besoin de subvention », le gouvernement se justifie. Un argument qui laisse sceptique, puisque cette part a baissé sur les sept premiers mois de l’année par rapport à la même période de 2023.
Laurent Saint-Martin, ministre du Budget, a assuré ce jeudi que la répartition de ces 500 millions d’euros en moins entre les deux principaux dispositifs, le bonus écologique pour l’achat d’une voiture 100% électrique et le leasing social destiné aux couches moyennes inférieures et actives cours, n’a pas encore été arbitré. Nouvelle baisse du bonus écologique à 3 000 euros, aides dont les plus riches seraient exclus, nombre de dossiers de baux sociaux stagnant voire en baisse… En attendant le débat à l’Assemblée et les décrets qui préciseront ces coupes nettes, cela reste une évidence. : l’Etat aidera moins à la transition vers l’électricité.