450 000 voitures neuves ont été vendues aux particuliers entre janvier et mars et le premier point intéressant est que ce niveau, au-delà des fluctuations mensuelles, est inférieur de 20 % à ce qu’il était avant le Covid.
Il y a donc eu une rupture et quatre ans après on peut considérer que cette rupture est durable, c’est peut-être la nouvelle norme. Comment expliquer cet abandon ? Sûrement par le prix des voitures neuves, plus élevé qu’avant ; et par un pouvoir d’achat érodé par l’inflation.
Mais il semble que ce soit aussi une prise de distance par rapport à la voiture elle-même (pas seulement par rapport aux jeunes générations) : soit définitivement, soit en attendant de savoir quel type de moteur acheter dans cette période de grande transformation.
Et à juste titre ?
Le paysage, là aussi, est stable. Plus d’une voiture neuve vendue sur deux (55 %) est partiellement électrifiée : soit hybride, hybride rechargeable, soit 100 % électrique. Plus précisément, un grand tiers sont hybrides, plus d’un sur cinq sont entièrement électriques.
L’information la plus importante est cette stabilité, qui est effectivement inquiétante au regard des ambitions affichées par les pouvoirs publics et les constructeurs. Cela fait 10 mois que la part des véhicules 100 % électriques a évolué, même si la publicité est omniprésente et que le leasing social de l’État est intervenu. Ça ne monte plus.
On peut dire que les clients attendent les R5 ou C3 électriques, mais c’est comme si le stock avait été rempli parmi les Français enthousiastes ou ceux qui ont les moyens de s’offrir des électriques.
L’information est passée inaperçue.
Il y a 10 jours, la Commission européenne a publié une étude, la première du genre, sur la consommation réelle de carburant des voitures – la vraie, dit-elle. Désormais, des boîtiers sont installés dans les voitures neuves et nous disposons donc de centaines de milliers de données.
Autant vous dire que la consommation est supérieure à celle indiquée par les tests officiels réalisés jusqu’à présent dans des conditions bien précises – ce que l’on appelle la norme WLTP.
L’écart est de plus de 20 % pour les essences et les diesels (cela dépend évidemment des marques et des modèles).
Mais cet écart est littéralement stupéfiant pour les hybrides rechargeables. Officiellement, leur consommation moyenne officielle, entre circulation en mode thermique et électrique, est d’un litre 7 pour 100. La réalité est de 6 litres pour 100. Parce que les automobilistes rechargent moins que prévu, parce qu’ils parcourent plus de longues distances que prévu, et lorsqu’il s’agit de voitures de société, ils ne paient pas leur carburant.
Bref, pour la décarbonation, les hybrides rechargeables sont une imposture.