Les modèles hybrides sont des voitures équipées d’un moteur essence ou diesel classique, et d’un ou plusieurs moteurs électriques, avec une petite batterie.
Leur principal avantage : bénéficier des avantages de l’électrification (économies, émissions) sans ses inconvénients, en évitant de les brancher sur une borne.
Les hybrides se rechargent en roulant, notamment en récupérant l’énergie du freinage.
Les modèles qui se développent sur le marché sont « full hybrides », avec une batterie qui permet de rouler quelques kilomètres en mode 100% électrique, et donc en silence.
De nombreux modèles sur le marché sont également déjà micro-hybrides, avec un alterno-démarreur puissant qui permet, en ville, d’économiser entre 6 et 15 % de carburant (8 g de CO2/km en moyenne), selon l’Agence de l’environnement (Ademe).
Le moteur électrique permet d’optimiser l’utilisation du moteur thermique, notamment en évitant de l’utiliser à bas régime, où il est moins efficace et plus polluant.
De plus, les quelques dizaines de chevaux supplémentaires améliorent considérablement les performances.
Les voitures de Formule 1 sont équipées de moteurs hybrides depuis la saison 2014. Elles ont été suivies plus récemment par de nombreuses supercars Ferrari, McLaren et Bugatti.
Comment se porte le marché ?
Les modèles hybrides sont les seuls à voir leurs ventes augmenter dans un marché automobile morose, qui n’a pas retrouvé ses niveaux d’avant la crise du Covid.
Elles ont représenté 29,2% du marché des voitures neuves en Europe au premier semestre, avec une hausse de 22,3% sur un an.
En France, ces modèles ont progressé de 25% sur un an et représentent désormais 38% du marché, devant les modèles essence et diesel.
En Chine, les véhicules hybrides ont augmenté de 27,6 % sur un an, et les véhicules hybrides et électriques représentent désormais plus de la moitié des ventes d’automobiles.
« Ils complètent l’offre électrique, pour les gens qui ne veulent pas passer directement au 100% électrique », expliquait début juillet Christian Müller, responsable des groupes motopropulseurs chez Stellantis pour la région Europe-Moyen-Orient-Afrique.
Les hybrides devraient remplacer « une grande partie » des voitures à essence et diesel dans les ventes, malgré leur prix supérieur de 2.000 euros en moyenne, a souligné l’ingénieur.
Comment les industriels s’adaptent-ils ?
De nombreux constructeurs ont revu leur stratégie d’électrification et se concentrent davantage sur les ventes de modèles hybrides.
Le groupe Stellantis, numéro 2 européen, va augmenter sa production. Nouvelles Citroën C3, Peugeot 3008, Alfa Romeo Junior : le groupe commercialisera 30 modèles hybrides en 2024 et prévoit d’en lancer six nouveaux d’ici 2026.
Le numéro un européen Volkswagen a plutôt misé sur les hybrides électriques et rechargeables (équipés d’une batterie plus grosse et qui doivent être branchés), mais prévoit de proposer des modèles « full hybrides » dès 2025, a indiqué la marque.
Le numéro 1 mondial Toyota a de son côté été pionnier de l’hybride avec sa Prius en 1997. Le géant japonais continue de défendre cette motorisation, craignant que les prix de l’électrique ne paralysent le marché.
Pourquoi leur succès est-il un problème ?
Les modèles hybrides consomment entre 5 et 20 % de carburant en moins, avec des réductions similaires des émissions de CO2 selon la source. Mais, en substance, leurs émissions restent bien supérieures à celles des véhicules électriques.
« C’est la version la plus moderne des voitures thermiques, mais elle n’est absolument pas à la hauteur de nos enjeux en termes de transition énergétique », souligne Léo Larivière, du think tank Transport & Environment (T&E). L’achat d’un modèle hybride retarde notamment l’achat d’un modèle électrique, selon M. Larivière.
Les nouveaux modèles hybrides seront également interdits à la vente dans l’Union européenne à partir de 2035, tout comme les modèles thermiques.
La transition vers l’électrique est néanmoins « inéluctable », poussée par l’industrie chinoise, et « rester coincé avec des véhicules qui roulent au pétrole pose aussi un problème de dépendance extérieure » pour les pays producteurs d’or noir, souligne Léo Larivière.
Selon lui, les constructeurs poussent autant que possible les véhicules hybrides en Europe avant l’entrée en vigueur d’une norme d’émissions plus stricte en 2025.