Après des années de forte croissance, l’état actuel des ventes de voitures électriques neuves en Europe confirme que le marché a atteint une sorte de plateau et que le développement de cette technologie ne suit plus les prévisions initiales, qui voyaient les voitures zéro émission exploser avant le milieu de la décennie.
Certes, les ventes de voitures électriques neuves ont augmenté de 1,3% au premier semestre 2024 sur le Vieux Continent. Mais le marché automobile général a augmenté de 4,5% sur la même période, ce qui signifie que les voitures électriques ont perdu des parts de marché. Elles représentent désormais 12,5% des ventes de voitures neuvescontre 12,9% sur les six premiers mois de 2023.
Dans le détail, ces ventes de voitures électriques neuves restent très bonnes dans les pays où les aides à leur achat sont encore importantes. En France, évidemment, où la part de marché des modèles zéro émission atteint encore 17,4% (au lieu de 14,6% en 2023), mais aussi en Italie ou en Belgique où l’achat de voitures électriques est largement soutenu. A l’inverse, ces ventes de modèles à batterie se sont effondrées en Allemagne où les aides ont disparu fin 2023.
Pendant ce temps, les États-Unis rattrapent leur retard
On dit que les Américains ne veulent pas de voitures électriques, mais leur marché progresse paradoxalement plus que le nôtre sur les véhicules zéro émission. Alors qu’il a atteint 7,1 % des ventes totales de véhicules neufs au premier trimestre 2024, la part des ventes de véhicules électriques a atteint 8% au deuxième trimestre 2024 aux États-Unis. La hausse est significative puisqu’au deuxième trimestre 2023, la part des véhicules électriques neufs n’y était que de 7,2 %. Le marché des États-Unis n’est plus si éloigné du nôtre sur ces voitures électriques, malgré des réseaux de recharge réputés moins bons et des véhicules thermiques neufs qui ne sont pas autant pénalisés que dans notre pays.
Tesla stagne ou décline
Que ce soit aux États-Unis ou en Europe, Tesla souffre d’une concurrence qui s’accroît clairement. De l’autre côté de l’Atlantique, sa part de marché des ventes de voitures électriques neuves a augmenté pour la première fois en dessous de 50 % au deuxième trimestre 2024 (49,7%). Le constructeur d’Elon Musk a vendu 336 441 véhicules neufs au premier semestre 2024 aux États-Unis, contre 336 984 à la même période l’an dernier. Il faut noter que là-bas, Cadillac est la marque thermique qui vend le plus de voitures électriques en proportion (19% de ses ventes), devant BMW (15%), Genesis (13%) et Audi (11%). Pour ces marques, la part des voitures électriques est donc supérieure à celle du marché.
En Europe, Tesla a chuté de 9,1% au premier semestre 2024. Les chiffres confirment qu’après des années de croissance spectaculaire, le constructeur d’Elon Musk stagne ou recule légèrement. On attend avec impatience l’arrivée de nouveaux modèles…
Dans notre pays, les hybrides font de grands progrès
Comme nous l’avons déjà vu ces derniers mois, les ventes de véhicules hybrides progressent plus vite que le marché dans notre pays. En Europe, les véhicules hybrides (tous types d’hybridation confondus) ont a augmenté de 22,9 % au premier semestre 2024 et représentent désormais 29,2% du marché total. Les ventes de modèles 100% thermiques, essence ou diesel, ont reculé sauf en Allemagne.
Stellantis et Renault en légère hausse, Toyota explose
Et où en sont nos groupes ? Stellantis n’est en hausse que de 0,5% et Renault, de 2%. Les deux entités perdent donc des parts de marché, avec 18% dans le cas de Stellantis. Il y a quelques jours, ce groupe Stellantis annonçait une hausse de 0,9% de ses ventes et de 18,2% de parts de marché au premier semestre 2024, en comptant 29 pays. Le groupe Volkswagen fait un peu mieux à +4,1% et Toyota brille à +20,7%.