les Vingt-Sept adoptent un texte majeur du « pacte vert »
Notre vie politique n’est décidément jamais à court de rebondissements. Alors que l’écologie a été l’ennemi public numéro un tout au long de la campagne européenne, le « pacte vert », cet ensemble de textes qu’Ursula von der Leyen a placé en 2019 au cœur de son mandat de présidente de la Commission, vient d’enregistrer un succès inattendu pour dire le moins. Après deux ans de bataille acharnée, les Vingt-Sept ont définitivement adopté, lundi 17 juin, une législation qui impose la mise en place de mesures vigoureuses d’ici 2030 pour répondre à l’effondrement de la biodiversité et restaurer les espaces terrestres et maritimes dégradés. UN « victoire historique »selon les ONG environnementales.
Objet de nombreuses polémiques, renégocié à plusieurs reprises pour le rendre acceptable notamment par les représentants du secteur agricole, le texte constitue une avancée pour la préservation de la nature, alors que 70 % des sols sont en mauvais état et près de la moitié des espèces d’arbres présente sur le continent est menacée d’extinction. C’est aussi une bonne nouvelle pour la lutte contre le changement climatique, car les deux sujets – biodiversité et climat – sont liés, ne serait-ce que pour la protection de nos puits de carbone.
Enfin, c’est encourageant pour notre vie politique. Le vote n’a pu être obtenu que grâce à la voix de la ministre autrichienne de l’Environnement, qui s’est prononcée contre l’avis de son propre gouvernement. « Ma conscience me dit sans équivoque que lorsque le bonheur des générations futures est en jeu, des décisions courageuses sont nécessaires. » elle a expliqué. Ce texte permet enfin à l’Union européenne de démontrer sa cohérence et sa crédibilité puisqu’il est la traduction des objectifs adoptés lors de la COP15 biodiversité à Montréal, il y a deux ans. Deux vertus plus précieuses que jamais.