Les victimes collatérales de l’entreprise de construction de l’ex-imam Mahjoub Mahjoubi vont intenter une action en justice
Une vingtaine de personnes s’estiment « victimes collatérales de l’expulsion de Mahjoub Mahjoubi ». L’imam, expulsé de France vers la Tunisie, était l’un des principaux actionnaires de la société Provence Villas, dont il détenait 49% (les 51% restants étant détenus par son épouse).
Les projets lancés par l’entreprise sont au point mort depuis son expulsion. « Beaucoup de personnes sont victimes de cette situation. Clients, artisans, fournisseurs», expliquent les dix-sept personnes qui ont rédigé un message commun, dans lequel elles expliquent se tourner vers la justice. « Entre l’argent avancé par les clients pour des travaux non réalisés et les artisans qui attendent d’être payés pour les travaux effectués, les victimes perdent au total environ un demi-million d’euros. »
« Nous avons une dette colossale »
Contacté par Midi libre, l’imam explique que « le comptable a arrêté sa mission et n’a plus fait de déclaration, une semaine après son expulsion » qui serait à l’origine de ces problèmes. « Aujourd’hui, nous avons une dette colossale auprès de la TVA et de l’Urssaf (…) Tous nos comptes bancaires ont été fermés, même ceux de mes enfants mineurs ! Celle de la société Provence Villas aussi ! Je n’ai rien. Il n’y a plus d’argent sur le compte Provence Villas.
Mahjoub Mahjoubi explique avoir demandé à son avocat de déposer le bilan. Au grand désarroi des artisans et des clients qui ont créé une cagnotte en ligne pour faire face à leurs difficultés. Les sommes avancées à l’entreprise et perdues par ces personnes varient de 6 000 à 60 000 euros, avec un montant médian de 21 000 euros.
« J’ai payé 102 000 euros mais je n’ai qu’un quart de la maison, seulement les murs. Nous devions emménager en juin», explique l’un de ces clients, Keven Peuvrel, au quotidien régional. « Pris à la gorge » entre son loyer à payer et son crédit à rembourser.
« Incitation à la discrimination ou à la haine »
Le tribunal administratif a jugé, le 4 mars, que les propos tenus par Mahjoub Mahjoubi étaient « soit de nature à porter atteinte aux intérêts fondamentaux de l’État, soit à constituer des actes de provocation explicite et délibérée à la discrimination, à la haine ou à la violence à l’encontre d’une personne ou d’un groupe déterminé de personnes ». personnes. Le juge a validé son expulsion le 22 février. Une décision confirmée par le Conseil d’État le 29 mars.