Divertissement

« Les vêtements d’extérieur sont un véritable défi pour moi »

Haider Ackermann, le 3 mai 2024, à New York.  Il porte son sweat à capuche PBI dont les profits de la vente seront reversés à l'organisme.

« Ils vont être surpris, c’est sûr ! »s’exclame Haider Ackermann, quelques jours avant l’annonce officielle de sa nomination au poste de directeur créatif de Canada Goose, la marque canadienne de parkas pour temps froid.  » Ils « Ce sont les « les gens de la mode »son  » moyen  » comme il l’appelle, celui dans lequel il opère avec succès depuis plus de vingt ans. Surpris, et pour cause. Depuis la mise en pause de sa marque en 2020, le grand retour du créateur se faisait attendre, mais qui aurait parié sur une telle paire ?

Sur le papier, Canada Goose et Haider Ackermann sont un peu un choc culturel. Des vêtements d’extérieur (« vêtements d’extérieur ») fabriqués au Canada avec un écusson très distinctif opposé à l’esprit « couture parisienne », discret et raffiné, d’un esthète réputé pour son sens de la coupe. Disons qu’a priori Ackermann est plus proche de Halston, Grès et Lanvin que des doudounes d’alpinistes.

C’est Dani Reiss, président-directeur général de Canada Goose, qui a contacté le designer il y a six mois pour lui proposer le poste nouvellement créé. « J’étais étonné, j’ai été le premier surpris qu’il pense à moi. Mais j’aime quand les choses sont étranges, ça me rend encore plus curieux. J’ai compris que la marque devait prendre une nouvelle direction et j’ai immédiatement adhéré à sa philosophie, Haider Ackermann nous explique, ce vendredi 10 mai, à la terrasse d’un café du 9e arrondissement de Paris, le quartier où il habite, tout de noir vêtu, un petit foulard à pois rentré sous le col de sa chemise. Et puis, l’outwear est pour moi un vrai défi et c’est toujours bien de pouvoir élargir son champ d’expression. » Il s’arrête et nous regarde de ses yeux noirs perçants, avant d’ajouter : « Continuer à surprendre, être là où on n’est pas attendu, c’est bien, n’est-ce pas ? »

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Né en Colombie, Haider Ackermann, 53 ans, a été adopté par des parents français originaires d’Alsace. Son père adoptif était cartographe et, enfant, il a beaucoup voyagé à travers l’Afrique, du Tchad à l’Éthiopie. Des souvenirs qui influenceront plus tard son esthétique. Les images des Touaregs dans le désert se retrouveront dans ses subtils jeux de drapés et de tressages, ses silhouettes enveloppées de tissus.

Bretelles fines

Attiré par la mode, il étudie à l’Académie Royale des Beaux-Arts d’Anvers, puis décroche son premier emploi, comme assistant, auprès d’un de ses professeurs, le designer belge Wim Neels, avant de travailler pour les designers Bernhard Willhelm ou encore Patrick Van Ommeslaeghe. . Il lance sa marque en 2003, encouragé par Raf Simons, puis devient directeur artistique de la maison Berluti de 2016 à 2018. Un talent certain et un parcours qui lui valent une reconnaissance unanime dans le milieu de la mode.

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Malagigi Boutot

A final year student studying sports and local and world sports news and a good supporter of all sports and Olympic activities and events.
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