« Les vertus du rapport Woerth »
CONTREPOINT – Si toutes ses recommandations sont suivies, le mammouth administratif retrouvera une certaine agilité. Mais une boîte à outils n’a jamais fait de projet politique.
Du rapport Woerth, destiné, au nom d’Emmanuel Macron, à repenser complètement la décentralisation à la française, on risque de ne retenir que le plus symbolique, le plus politique, le plus controversé : le retour du cumul des mandats. Dix ans après sa suppression par François Hollande, un relatif consensus s’est dégagé parmi les élus pour déplorer la perte d’un lien territorial pour les parlementaires nationaux. L’opinion publique reste résolument hostile. Le retour du cumul est sans doute nécessaire, mais il est assurément impopulaire. Macron doit le savoir.
Et si, parmi les 51 propositions formulées par l’ancien ministre de Nicolas Sarkozy, celle-ci est celle qui fera parler, c’est aussi parce qu’Éric Woerth a délibérément renoncé au « big bang ». La fameuse achillée millefeuille territoriale ne perdra pas une seule feuille. Communes, intercommunalités, métropoles, départements, régions : chaque niveau sauve son existence, et il n’est même pas question de revenir à l’incohérence…